La proposition de loi initiée par l’honorable Rachidi Gbadamassi au sujet de la suppression du droit de grève des magistrats n’a aucune chance d’aboutir. C’est ultime conclusion qu’il mérite de tirer pour l’instant au regard des discussions en commission hier où six députés sur les huit présents, sont opposés au principe de suppression, qui selon eux s’assimile à un recul démocratique. Une nouvelle situation, qui n’a pas été du goût du député Mama Débourou très remonté et qui s’en est pris vertement à son collègue Candide Azannai totalement contre l’initiative.
Le député Mama Djibril Débourou et son collègue Candide Azannai ont failli en venir hier aux mains. Un triste constat fait lors de l’examen en commission de la proposition de loi portant suppression de grève aux magistrats. Cet état de chose fait suite à l’intervention de l’honorable Candide Azanaï. Une intervention qui n’était pas favorable à l’adoption du rapport de la commission des lois présidée de force par le député Sacca Lafia. Un offensif argumentaire de rejet traité de propos de « Jonké » par Mama Débourou. Une injure qui a suscité une réplique méritée de l’honorable Azannai obligé de quitter la salle de délibération pour ne pas être le prétexte de l’échec programmé du rapport . Les arguments développés par les six députés opposés à l’avènement d’une telle loi, portent entre autres sur le recul de la démocratie, la confiscation des libertés publiques et la violation de la constitution du 11 décembre 1990 qui a consacré et encadré l’exercice du droit de grève en République du Bénin. Les députés de ladite commission se retrouvent aujourd’hui pour statuer sur le sort du rapport final qui n’a aucune chance d’aboutir à moins d’un revirement spectaculaire de dernière minute. Surtout lorsqu’on sait que nous sommes sur un terrain politique où les intérêts égoïstes dictent leur loi au bon sens.