Le Parlement a enregistré hier sa première journée noire en ce qui concerne la lutte des forces syndicales coalisées de nature à dire non à la suppression du droit de grève aux magistrats.
La deuxième s’annonce pour le 17 juillet prochain.
Le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale n’est pas un élu du peuple et n’est pas concerné par le complot antidémocratique en préparation. C’est la raison évoquée par les manifestants pour refuser de remettre leur motion à Comlan Dadégnon dépêché par l’institution pour écouter les contestataires. La démarche a été dénoncée par le secrétaire général de la confédération générale des travailleurs, Pascal Todjinou qui a demandé aux magistrats de reprogrammer la marche. Ce souhait a été accepté par le président de l’UNAMAB qui a menacé d’opérer le 17 juillet prochain un passage en force pour aller déloger les députés notamment ceux signataires de la proposition de loi scélérate au cas où la même situation de mépris allait se répéter.
Etant dans la logique de ne pas laisser dans les mains d’un fonctionnaire de l’institution son message, il a félicité et remercié les organisations syndicales qui ont compris la pertinence de la lutte. Une lutte à en croire ses dires, est une action en faveur du peuple. Il sera renforcé dans sa logique par Me Djikui et Laguidé Waidi agissant respectivement pour le compte du barreau béninois et de la chambre nationale des huissiers de justice.
Selon eux, c’est le moment de délivrer le peuple et de réussir à mettre en liberté provisoire les libertés démocratiques mises sous mandat de dépôt forcé comme l’a si bien évoqué Michel Adjaka, président de l’UNAMAB. Même son de cloche au niveau du secrétaire général du SYNTRAJAB et de monsieur Dominique Kouton agissant au nom des greffiers et officiers de justice. Ces derniers lancent un appel pressant aux travailleurs de tout ordre, pour rejoindre rapidement les rangs afin de dire non à cette tentative législative de confiscation des libertés acquis au prix de haute lutte.
La dénonciation de l’honorable Fikara renforcé par ses collègues
La pression exercée sur le deuxième vice-président de l’institution parlementaire pour son refus de recevoir le message des magistrats et autres organisation syndicales, a fait l’objet d’une dénonciation, par le député Saca Fikara et ses collègues non inscrits. Ces derniers ont fustigé le comportement de non considération affiché par les députés auteurs de ladite pression et de nature à empêcher la démarche responsable de l’honorable Yèhouétomè. A ce sujet, ils tiennent à mettre le peuple à témoin des agissements barbares d’une époque révolue. C’est la raison pour laquelle il en appelle à une mobilisation forte et générale pour dire non aux abus du pouvoir en place. Un pouvoir qui manipule certains de leur collègue à des fins politiques axées sur des règlements de compte.
Le soutien remarqué de la députée Prudencio
L’honorable Claudine Prudencio ne souhaite point rester en marge de cette situation qui perturbe le fonctionnement régulier de notre administration judiciaire. Elle s’est donnée de la voix pour soutenir les magistrats qu’elle considère comme tout autre travailleur de la nation ayant des fonctions spécifiques et très pertinentes concernant la garantie en matière d’investissement. C’est la raison qui justifie son apparition brève sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Ceci dans le souci de rassurer les magistrats pour son soutien et celui de ses collègues opposés à ladite proposition de loi. Selon elle, le panier de la ménagère est troué et mérite l’attention de tous notamment celle du gouvernement dans un contexte où on assiste à un bras de fer inutile qui retarde le développement de la population obligée de payer le lourd tribut de cette crise apparemment sans fondement.