Invité hier dimanche 13 juillet dans l’émission « Zone Franche » de Canal 3 Bénin, le ministre des Travaux publics, Aké Natondé a apporté de larges clarifications sur le dossier ‘’Epine dorsale’’ ou boucle ferroviaire dans lequel le gouvernement est accusé d’avoir exproprié l’opérateur économique Samuel Dossou au profit de Vincent Bolloré. Plusieurs autres sujets d’actualité n’ont pas été occultés par l’invité.
« Aucun appel d’offre n’a été organisé sur le dossier ‘’Epine dorsale’’. Samuel Dossou n’a gagné aucun marché sur ce projet ». Le ministre des travaux publics et des transports Aké Natondé, s’est voulu ferme et clair hier sur l’émission « Zone Franche » de Canal 3 dont il était l’invité. Il abordait un projet qui défraye la chronique depuis peu, et qui vise à mettre en exécution l’exploitation des chemins de fer de Cotonou à Parakou, la construction d’un port en eau profonde et celle d’un aéroport à Sèmè puis et d’un port sec. A ce propos, le ministre des travaux publics a expliqué l’existence d’un appel d’offre pour la concession de l’Organisation commune Bénin-Niger (OCBN), mais qui s’est révélé infructueux suite au non-respect des 60 points du postulant qu’est la Société Pitnet Work de Samuel Dossou. « Cette convention n’a jamais été signée par le Niger et même le Bénin ne l’a pas fait puisque l’OCBN n’appartient pas seulement au Bénin mais aussi au Niger. Il n’y a pas jusqu’au jour d’aujourd’hui un acte juridique qui définit Pitnet Work comme exploitant de l’OCBN puisqu’il n’y avait plus rien à exploiter », a aussi précisé le ministre.
A la naissance du projet de la boucle ferroviaire qui diffère de la concession de l’OCBN, des partenaires dont Samuel Dossou et Vincent Bolloré ont été invités pour la création d’une société d’un capital de 70 milliards FCFA pour prendre en charge le premier volet. « Une souscription de 20% a été donc faite par le Directeur général de Pitnet Work, 20 % aux acteurs du privé par le président nigérien, les Etats nigérien et béninois ont pris chacun 10% et les 40 % restants sont revenus à Bolloré. Personne n’a imposé quoi que ce soit à Samuel Dossou », a indiqué aussi Aké Natondé. Il a ensuite montré l’importance de ce projet qui ne saurait se réaliser sans l’apport de capitaux et de la vision des deux gouvernements à n’œuvrer que pour l’intérêt de tout le monde. Tout en fustigeant la réaction de Samuel Dossou qui a porté plainte contre le gouvernement béninois, le ministre estime que cela n’était pas nécessaire. « Personne ne l’a contraint à apporter 20%. Il a contribué en apportant 14 milliards et il faut le respecter mais s’il voulait plus, il aurait demandé plus. Si quelqu’un décide de nous amener à la CCJA, nous irons nous défendre », a-t-il fait prévenu, invitant Samuel Dossou à ramener la balle à terre, car, à le croire, si le Bénin perd ce projet, c’est tous les Béninois qui l’ont perdu.
Au cours de ce même entretien, le ministre s’est aussi penché sur d’autres faits brûlants de l’actualité. S’agissant de la marche des magistrats de jeudi dernier sur l’Assemblée nationale, il affirme accorder son « oui » à la proposition de vote du projet de loi portant sur la privation du droit de grève aux magistrats, s’il était encore à l’hémicycle, mais souhaite que le problème se résolve par le dialogue. Après clarification du conflit survenu entre un ouvrier et une voiture du ministre de la justice conduisant à l’incarcération de l’ouvrier, le ministre avoue avoir déjà pris toutes les dispositions pour y répondre et garantir la reprise des travaux sur le lot 1 de la route Akassato-Bohicon. A l’orée du 54ème anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance, Aké Natondé s’est prononcé sur la commune d’Abomey Calavi qui ne sera pas le site d’accueil de la cérémonie militaire, vu la rotation de la cérémonie dans les différentes villes, depuis quelques années déjà. Il invite plutôt les Béninois à une introspection pour se demander ce qui ne va pas et envisager le génie béninois.