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Accusations contre le bureau du parlement au sujet de la marche des magistrats: les mises au point du 2ème vice-président, Boniface Yèhouétomè
Publié le lundi 14 juillet 2014   |  L`événement Précis


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© Autre presse par DR
Siège de l`Assemblée Nationale du Benin


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Le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, le député Boniface Yèhouétomè n’approuve pas les déclarations faites par certains de ses collègues députés lors de la marche des magistrats sur l’Assemblée nationale le jeudi 10 juillet dernier. Il l’a fait savoir vendredi dernier à l’occasion d’un point de presse donné au palais des gouverneurs au cours duquel il a fait des mises au point pour dit-il mettre un terme à la polémique.
Les déclarations et commentaires suscités par la marche des magistrats aussi bien sur le bureau du parlement que sur sa personne sont désobligeants et suffisamment graves, a fait observer le deuxième vice-président de l’institution parlementaire. C’est pourquoi il lui est apparu opportun d’apporter des clarifications. Selon lui, le bureau du parlement n’a aucun intérêt à fuir les magistrats, ni à les mépriser. Au contraire, toutes les dispositions nécessaires ont été prises en collaboration avec les autorités départementales et les forces de sécurité publique pour faciliter aux marcheurs l’expression de leurs droits et libertés. Mieux, le bureau de l’Assemblée nationale a délégué, comme à l’accoutumée, le directeur de cabinet et quelques responsables de l’administration parlementaire pour aller recevoir le message des manifestants. Par rapport à la proposition de loi, objet de la polémique, Boniface Yèhouétomè a expliqué que les membres du bureau de l’Assemblée nationale, pris individuellement peuvent avoir leur opinion sur tel ou tel dossier, mais le bureau en tant qu’institution n’a pas d’avis à émettre sur un projet de loi ou une proposition de loi et que, d’ailleurs, l’examen de ladite proposition de loi suit son cours normal, conformément à la procédure parlementaire. Donc, pour lui, il n’est pas juste de dire que le bureau du parlement s’est aligné derrière le gouvernement. S’agissant des allégations contre sa personne, le deuxième vice-président du parlement a affirmé n’avoir reçu aucune pression de qui que ce soit et que c’est une injure à l’endroit de ses parents que de dire qu’il lui a manqué de courage pour défendre les libertés des syndicalistes. Pour lui, les populations du Bénin ont le droit d’entendre la vérité sur ce qui se passe au niveau de l’Assemblée nationale et qu’il est fier d’appartenir au bureau de l’Assemblée nationale, 6ème législature qui joue son rôle conformément aux textes qui régissent l’institution.

Lire la déclaration liminaire du 2ème vice-président

« Béninoises et Béninois,
Chers amis de la presse,
Le jeudi 10 juillet 2014, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a organisé une marche de protestation au sujet de la proposition de loi visant la grève des magistrats, laquelle proposition est actuellement en étude au niveau de l’Assemblée nationale. Cet évènement pourtant habituel puisque l’Assemblée nationale reçoit beaucoup de manifestations de protestation depuis les législatures précédentes jusqu’à l’actuelle législature, la 6ème. Cet évènement a donc suscité de la part de certains de nos collègues députés et de la presse, des commentaires désobligeants sur le bureau de l’Assemblée nationale et sur la personne du 2ème vice-président de l’institution que je suis. Il nous est alors apparu opportun d’apporter des éléments de clarification. Conformément aux lois de la République du Bénin, en ce qui concerne le droit de manifestation, l’Assemblée nationale en liaison avec les autorités départementales et les forces de sécurité publique, a pris les dispositions nécessaires pour faciliter aux manifestants, l’expression de leur droit et de leur liberté. De même, le bureau de l’Assemblée nationale, en l’absence du président et comme à l’accoutumée, a demandé au Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale accompagné de la Secrétaire générale administrative adjointe de l’institution et du Commandant militaire du Parlement, de se rapprocher des manifestants pour recevoir leur motion. Ceci, au nom du président de l’Assemblée nationale en déplacement hors du territoire national. Comprenez donc que le message qui a été véhiculé et qui a semblé dire que le bureau de l’Assemblée nationale a refusé de recevoir le message des magistrats n’est pas vrai. Le bureau de l’Assemblée nationale a bel et bien pris toutes les dispositions, comme ça a toujours été le cas, pour que la motion des manifestants lui parvienne. Vous savez très bien que le président de l’Assemblée nationale reçoit en audience tout citoyen qui le demande. Ici, certains ont donné l’impression que le président qui reçoit les gens plusieurs fois en audience, n’a pas voulu recevoir les magistrats. La réalité est que les magistrats ont écrit pour annoncer leur marche sur le parlement. Leur correspondance est parvenue le 8 juillet 2014 à l’Assemblée nationale. Assurant l’intérim du président de l’Assemblée nationale, j’ai annoté pour demander au Directeur de cabinet et à la Secrétaire générale administrative adjointe de l’institution d’aller prendre le message. Ce n’est pas une demande d’audience que les magistrats ont faite. Aussi, les gens ont-ils semblé faire d’amalgame, peut-être à dessein, pour donner l’impression que le président de l’Assemblée nationale n’a pas voulu recevoir les magistrats. Ici, c’est une protestation et un message à délivrer à l’Assemblée nationale. C’est important de faire cette mise au point.
Il convient également de préciser que le président de l’Assemblée nationale est une institution qui est assisté par un bureau. Pour l’étude de tout projet et proposition de loi, il existe une procédure à suivre au niveau de l’Assemblée nationale. Je crois que les députés qui sont intervenus pour critiquer le bureau de l’Assemblée nationale méconnaissent les textes de l’institution. C’est regrettable quand on sait que le porte-parole de ces députés est un membre d’un ancien bureau de l’Assemblée nationale.

Le bureau de l’Assemblée nationale, en tant qu’organe de direction, ne donne pas d’avis sur un projet de loi ou une proposition de loi en étude à l’Assemblée nationale. Les députés pris isolément ou par centre d’intérêt, peuvent donner leurs opinions. Dans le cas d’espèce, le bureau de l’Assemblée nationale a fait ce qu’il doit faire, à savoir, recevoir la proposition de loi, programmer pour la plénière ; laisser donc les travaux se dérouler normalement au niveau des Commissions et en plénière. Il n’y a donc aucun problème au niveau de la responsabilité du bureau de l’Assemblée nationale. Nous avons entendu que le bureau de l’Assemblée nationale a méprisé les magistrats. Ce n’est pas vrai. Si c’était le cas, il n’aurait pas été demandé au Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale et à la Secrétaire générale administrative adjointe de l’institution, comme à l’accoutumée d’aller recevoir la motion des manifestants du jeudi 10 juillet 2014. Même si ce n’était pas d’usage d’envoyer le Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, il était prévu ce jour 10 juillet 2014, la clôture de la 1ère session ordinaire de l’année 2014. Et puis ce même jour, il y avait deux Commissions permanentes qui étaient en train de travailler. Mieux, c’est moi qui devrais diriger la séance plénière pour laquelle deux points étaient inscrits à l’ordre du jour avant la clôture. Ce n’est donc pas une question de fuite du bureau de l’Assemblée nationale. C’est peut-être parce que les gens en manque de popularité ont voulu faire un show médiatique qu’ils accusent le bureau de l’Assemblée nationale. Je pense que nous devons expliquer ce qui est réel aux populations en tant que leurs représentants au parlement. Nous ne devons pas dire des contre-vérités.


Nous ne devons pas tronquer la réalité des choses. Nous ne devons pas mentir à ceux-là qui nous ont mandatés pour être là et on ne doit pas continuer de semer l’amalgame entre la position qu’on doit avoir en tant que député et la position que l’institution doit avoir sur les grands dossiers de la nation. Venant à ma personne. On a laissé entendre que le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale que je suis et qui était présent au parlement ce jour-là, n’a pas pu recevoir les manifestants parce que menacé et sous pression, et parce que deux membres du bureau qui font partie des signataires de la proposition de loi querellée l’ont séquestré. Ce n’est pas du tout sérieux que les gens fassent ces genres d’allégations. J’étais bien présent au parlement et je ne pouvais pas être perturbé par qui que ce soit. Plus grave, ils ont parlé de manque du courage du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale. C’est une injure à mes géniteurs qu’on dise que je n’ai pas eu le courage d’aller recevoir la motion des magistrats. Que les gens ne transforment pas leurs propres points de vue, parce qu’ils sont changeants et instables, en haine contre les autres. Si c’est ça le courage, de mentir, de tromper les populations, je ne l’ai pas. Mais si c’est le courage au sens propre du terme, je l’ai, et je n’ai pas besoin de le vanter. J’aurais pu choisir de répondre par le silence ; mais les allégations étaient trop nombreuses et suffisamment graves pour qu’on se taise là-dessus. Les populations du Bénin ont le droit d’entendre la vérité sur ce qui se passe au niveau de l’Assemblée nationale et je suis fier d’appartenir au bureau de l’Assemblée nationale, 6ème législature. Le bureau de l’Assemblée nationale joue son rôle. Les fonctions du bureau sont déterminées par les textes qui régissent l’institution… »

Hugues E. PATINVOH

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