e mouvement de protestation dénommé Mercredi rouge a un an ce jour : 17 juillet 2013- 17 juillet 2014. Le mouvement à ses débuts sest fixé une ligne de conduite : « celle de contraindre larbitraire au recul et à la ruine, réaffirmer que le Bénin est un Etat de droit, et au demeurant, que les Béninois ne sont guère des animaux mais des êtres humains.» Le rouge, signe de lexaspération, de la colère, du courage, de la détermination fut donc arboré tous les mercredis sur les lieux publics.
Entre protestation contre le projet de révision de la loi fondamentale initié par les thuriféraires du régime en place, chose déjà dénoncée par un homme de combat, Lionel Agbo, ce qui lui a valu un procès et son départ du pays ; entre soulèvement contre les concours frauduleux, le recul des libertés syndicales sérieusement éprouvées et jen passe, ce mouvement sest inscrit sur plusieurs autres fronts. La défense de la démocratie ly autorise. Mais les initiateurs nétaient pas dans lobligation, non plus. La répression était aussi au rendez-vous. Les forces républicaines aux ordres, ont même interpellé et gardé pendant des heures, quelques manifestants de ce mouvement.
Un an après, à y voir de près, on dirait que le chemin était tout tracéLe mouvement souché à la société civile au départ, a donné naissance par la suite à un creuset politique. Des lauriers ont été brandis aux précurseurs, comme le geste des arbitres sur une aire de jeu, pour célébrer cette initiative. Mais en face ? la déception. Quappelle-t-on société civile en réalité ? La réponse est trouvée lorsquon met de côté, la philosophie des leaders politiques béninois prêts à tout. Vous avez dit société civile béninoise ? Les néophytes sen sont pris à eux-mêmes et nattendent se remettre dans les entrailles dun autre groupe se réclamant de la société civile pour faire table rase de tout le vécu. Une bonne partie des décideurs du mouvement Mercredi rouge a créé Alternative citoyenne. De la société civile au creuset politique, en occurrence au Bénin, le parcours nest pas suffoquant.
A chacun son rêve ! Bref. Aujourdhui quest-ce qui a changé dans les protestations ? Le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 est toujours dactualité et les réflexions pour contourner les ardents défenseurs de cette loi sont menées chaque jour qui se lève. Que dire des libertés syndicales ? Cest encore vivace. A lheure actuelle, les menaces sur les libertés dassociation et de protestation sont très élevées. Un bon nombre dacteurs du pays se liguent contre le projet de loi en étude au Parlement, projet qui vise à modifier larticle 18 de la loi N°2001-35 du 21 Février 2003 portant statut de la Magistrature. Les élections locales sont-elles organisées ? La plaie est toujours béante et la communauté internationale ne fait que rappeler les dirigeants de ce pays à lordre afin quils organisent les élections avant que ça ne vire au rouge. Bon anniversaire malgré tout.