La Police a pris en étau 7 faussaires étrangers. Les intéressés étaient sur le point de confondre les services compétents de l’immigration et de l’aéroport pour commettre leur forfait, mais leur manège a échoué. Ils ont été présentés à la presse dans la journée d’hier mardi 15 juillet 2014.
Le premier groupe de faussaires s’est rendu maître dans l’art d’utiliser les pièces béninoises pour s’offrir comme sur un plateau d’or le passeport du Bénin. La manœuvre a été subtile mais la Police l’a découvert sans ménagement. Selon le Commissaire Bertin Dépkpéhoun, Chef service titres de voyage à la Police nationale, le Nigérian en question a réussi en intelligence avec des nationaux à obtenir un acte de naissance et tous les dossiers entrant dans le cadre de l’obtention d’un passeport. La cabale a tellement bien fonctionné qu’ils sont parvenus à introduire le dossier le 20 juin 2014, au service de délivrance des passeports. Le jour convenu, précisément le 10 juillet, il s’est présenté en compagnie de son complice nigérian. Pour corroborer le tout, il se mit à mimer un diminué (malade mental) et le complice à son tour essayait d’interpréter ses faits et gestes. Le spectacle n’a pas prospéré car le système mis en place a permis de les confondre sans difficulté. Ils sont passés à l’aveu et ont même déclaré avoir remis la somme de 200.000 Fcfa à un compatriote, le nommé Akpo qui s’est chargé de constituer le dossier au nigérian interpellé. Jusque-là, ce dernier est toujours recherché. Le Nigérian faux béninois se nomme Quentin Gnangnon et détient une carte nationale d’identité. Le second groupe concerne des faussaires nigériens et togolais experts en contrefaçon de cachets et visas camerounais pour permettre à des individus de voyager dans d’autres pays avec ces documents. Avec les plaintes répétées, une enquête a été diligentée et les cerveaux de la pègre épinglés. Le troisième groupe concerne de faux burkinabé qui utilisent l’aéroport de Cotonou comme point de transit pour atteindre d’autres pays. Ces expatriés ont fait le choix de déclasser par leur manœuvre l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin, mais ils en ont eu pour leur compte.
Une parfaite intelligence avec certains agents de la mairie
Selon les informations livrées par le Commissaire de police, des Béninois très mal intentionnés prennent sur eux la responsabilité de vendre des actes de naissance à des étrangers. Ceux-ci, affirme-t-il, sont des agents des mairies qui utilisent ce titre pour délivrer à des étrangers des actes de naissance dans des registres parallèles. D’autres compatriotes acceptent de vendre des actes de naissances authentiques de leurs proches défunts à ces étrangers faussaires. « Ce qui se passe est un désastre. Des agents d’état civil des mairies délivrent contre modique somme des cartes d’identité aux étrangers. Certains secrétaires généraux des mairies légalisent même ces actes sans savoir qu’ils ont été falsifiés. Il y a des gens qui vendent les actes de naissance authentiques, des cartes d’identité identiques de leurs parents défunts aux étrangers qui s’en servent pour constituer des dossiers pour le passeport », a déclaré l’autorité de la police. Tout est donc mis en œuvre pour confondre les cadres de l’immigration puisque les pièces en l’espèce sont authentiques. Mais le système mis en œuvre n’est pas facile à passer. « Avec la complexité des manœuvres, nous exigeons que seul le titulaire est autorisé à recevoir le passeport. Après présentation, nous procédons à des interrogations pour s’assurer que celui qui est devant nous est le vrai titulaire », a-t-il déclaré.