La campagne cotonnière 2013-2014 a fini par révéler un autre visage. En dépit des estimations faramineuses et autres calculs vérifiables, des chiffres relevant de la situation de production des usines d’égrenage de coton graine ont fini par situer les plus optimistes. Près de cinquante milliards de Fcfa de perte pour la campagne, estiment déjà les spécialistes.
Où se trouve la réalité entre ce qui se dit officiellement par le gouvernement à propos de la campagne cotonnière 2013-2014 et ce qui se constate sur le terrain ? Bien malin celui qui pourra donner sa langue à couper. Toutefois, c’est avec conviction que certains spécialistes du domaine avancent que les pertes en devises pourraient avoisiner les cinquante milliards de Fcfa. Ils s’expliquent, démontrant qu’au regard des chiffres disponibles il y a quelques jours seulement, ce sont près de 18 mille tonnes de coton graine qu’il reste encore à passer dans les machines. Même égrené, ce coton graine serait voué à perdre 60% de la valeur fibre et environ 90% de la valeur des graines. Evaluée en monnaie nationale, cette perte, selon les spécialistes du secteur, dépasserait les cinq milliards de Fcfa. Par ailleurs, avancent-ils, le déroulement de cette campagne s’étant vu contraint à des intempéries diverses ; particulièrement l’humidité occasionnée par les fortes pluies qui se sont abattues sur certaines localités où sont implantées les usines. La dépréciation de la qualité des fibres et des graines égrenées pourrait aussi justifier des pertes supplémentaires en devises. Les spécialistes parlent de 25% de dégradation de la fibre et de 50% de coton graine, soit une valeur approximative de plus de trente-cinq milliards de Fcfa comme perte pour la campagne. L’autre facteur qu’ils évoquent pour corser l’addition, malheureusement, ce sont les encours de gestion. Selon eux, pour la campagne cotonnière 2013-2014, vu qu’il reste encore plus de 17 mille tonnes de coton graine à égrener, il va sans dire que les encours de gestion subséquents ne sont pas loin d’augmenter la courbe des pertes financières au cours de cette campagne, lesquelles pourraient avoisiner les sept milliards de Cfa. Ils évoquent, pour justifier, l’intéressement des transporteurs, l’acquisition des bâches, la construction de silos de stockage et autres dépenses liées au processus. Toujours est-il que, selon leurs calculs, contrairement à ce qui est dit, ce sont près de cinquante milliards de Fcfa qui partiront ainsi noircir le ciel de l’or blanc béninois.