Le Président de l’Union nationale des magistrats du Bénin, M. Michel Adjaka poursuit son analyse de la proposition de loi portant modification de l’article 18 de la loi relative au statut de la magistrature au Bénin, Pour lui, cette proposition de loi «magistracide» et liberticide initiée par certains députés hostiles à la démocratie et au peuple est cousue de contre-vérités.
La première contre-vérité identifiée par le Président Adjaka est relative à cette déclaration faite par l’honorable Djibril Mama Débourou qui dit que « les magistrats français, ivoiriens, burkinabè et togolais ne font pas grève ». Pour Michel Adjaka, la relation qui est établie par les députés signataires de la proposition de loi entre la surpopulation carcérale et les grèves des magistrats constitue la seconde contre-vérité. Et la troisième contre-vérité est le fait de penser que la proposition de loi permettra d’arrêter la grève des magistrats et de désengorger les prisons. Autre contre-vérité, qui du reste est la plus croustillante, c’est d’avoir dit que les magistrats ont juré faire couler le sang des députés. Le fait de dire que la proposition de loi a un rapport avec les assises de Parakou relatives à l’affaire «Coovi» est, selon le Président de l’Unamab, une pure contre-vérité.
La vérité dans cette cabale anti-magistrats, a dit Michel Adjaka, est que cette proposition de loi digne d’une époque révolue vise à: régler des comptes aux magistrats à cause des non-lieux du 17 mai 2013, les réduire au silence pour réviser sans contestation la Constitution du 11 décembre 1990, violer et réviser indirectement et impunément les articles 25 et 31 de la Constitution, violer l’indépendance de la justice et enfin faire reculer les libertés démocratiques.
Selon le Président de l’Unamab, la seule parade à cette aventure liberticide et prédatrice de la paix et de la cohésion nationale, c’est la mobilisation des Béninois pour faire de la marche du jeudi 17 juillet 2014 une réussite comme cela a été le cas pour celle du jeudi 10 juillet 2014.