eudi dernier, la commission d’homologation du championnat national de football a sanctionné l’Union sportive de Sèmè-Kraké suite aux incidents intervenus sur son stade le 28 avril dernier lors du match contre l’Aspac (1-2). L’extrait de la décision mentionne que le stade Saint Louis de Sèmè-Kraké est suspendu 24 mois (12 ferme et 12 avec sursis), les matchs à domicile de l’Uss Kraké se joueront désormais au stade municipal de Sakété et qu’une amende de 1.000.000 de francs Cfa est infligée à l’équipe. C’est donc une sanction sévère qui a été prise à l’encontre du club.
Mais au vu des éléments contenus dans le dossier, le club de Magloire Oké aurait pu s’en sortir indemne. D’abord, c’est la Fédération béninoise de football (Fbf) qui organise le championnat, qui doit assurer la sécurité des personnes et des biens sur un stade. Un club ne peut faire autrement si l’instance faîtière accepte qu’on dépêche deux ou trois policiers pour contenir des supporters souvent excités. Ensuite, si la commission d’homologation veut vraiment s’intéresser à tous les cas de violence sur les stades, elle doit prendre en main tous les dossiers. Le 14 avril à Avrankou, les joueurs du club qui a aujourd’hui le malheur de subir l’ire de la commission, avaient été pris à partie par les supporters de l’équipe locale avant que les pneus de leur bus ne soient percés (notre reporter avait même refusé de couvrir ce match craignant des incidents graves, ndlr). Alors, pourquoi Avrankou Omnisport n’est-il pas inquiété ? Tout porte à croire que la commission d’homologation fonctionne à double vitesse. Enfin, il ne revient pas à une commission d’imposer à un club le terrain qui doit accueillir ses matchs. Un club dont le terrain est suspendu devait systématiquement chercher à délocaliser ses matchs à domicile sur le terrain le plus proche. Envoyer l’Uss Kraké jouer à Sakété (un piteux terrain) semble plutôt incongru (cette pratique n’existe nulle part).
La Fbf doit corriger le tir
En réalité, un dirigeant de club ne peut souhaiter un tel sort à son équipe. Or il ne peut rien faire pour arrêter les supporters dans leur furie. La Fbf doit plutôt travailler en symbiose avec les directoires des clubs pour démasquer les délinquants qui sèment le trouble dans les stades.