La salle de peuple du Palais de la République était comble dimanche dernier pour la rencontre entre le Président Yayi Boni et divers groupes représentatifs de la jeunesse béninoise. C’était en présence d’une dizaine de ses ministres. Parmi les points débattus, l’Emploi des jeunes, la bonne gouvernance, l’économie et le développement ont occupé une place de choix. . C’était, comme le dirait l’autre, une rencontre de vérités.
La question du chômage des jeunes, de la cherté de la vie et du commerce du kpayo était au cœur de cette rencontre que le président de la République a tenue avec les jeunes béninois dimanche dernier. Pour le porte-parole de l’Organe consultatif de la jeunesse (Ocj) Damien Owolabi, c’est une rencontre de vérité avec la jeunesse qui a été la cheville ouvrière de la réélection de Yayi Boni en 2011. A l’en croire, ça ne va dans le pays. « Tout coûte cher dans les marchés, le panier de la ménagère s’amenuise, le chômage est grandissant et le commerce du kpayo est en train d’être supprimé alors qu’il nourrit 250 000 jeunes ». pour inverser la tendance, le porte-parole de l’Ocj préconise entre autres, l’organisation d’une Assemblée générale de l’Ocj, la subvention d’ordinateurs portatifs au profit des étudiants, la mise en œuvre du service béninois de volontariat, la construction d’amphithéâtres dans les universités du Bénin. Il sera appuyé dans sa requête par le coordonnateur de l’Organe, Christophe Vignigbé qui a demandé au Chef de l’Etat la date à laquelle va s’ouvrir la valise magique du bonheur qu’il a promise.
Les réponses des ministres aux interrogations
La dizaine de ministres présents est invité à répondre auxdites préoccupations. Chaque ministre est invité à la barre. C’est le ministre de l’Economie et des Finances, Jonas Gbian, qui planche en premier en confirmant la croissance de 5,4%, tout en projetant 7% et plus pour l’année en cours, en comptant sur l’accroissement de la production du coton. Après lui, c’est au Ministre Marcel de Souza du Développement de faire le rapport entre la croissance démographique actuel du pays (3,25%) et le taux du Pib, pour expliquer les difficultés liées au partage de la richesse nationale, avant d’annoncer les reformes de l’environnement des affaires en cours actuellement pour inverser la tendance. L es ministres du Commerce, de l’Emploi des jeunes, de la Jeunesse, de l’Education, de la Sécurité et des Affaires étrangères, se sont aussi prononcés sur les différentes préoccupations des jeunes. A leur suite, le Chef de l’Etat a pris la parole
Les assurances de Yayi
A la suite des ministres, le Président de la République a dissipé les craintes et interrogations des jeunes. Pour Yayi Boni, les aptitudes de la jeunesse seront développées et renforcées. Mieux, un dialogue permanent sera instauré entre elle et lui. De même, l’équipement de l’ensemble des structures d’accueil de la jeunesse en nouvelles technologies de la communication et de multimédia ; l’élargissement de la participation de la jeunesse dans les structures régionales, départementales et locales ; la mise en œuvre d’un programme de centre d’hébergement réservé au tourisme des jeunes ; l’extension de l’expérience des clubs d’informatique mobile seront une réalité au Bénin. Dans cet ordre d’idées, Yayi Boni a insisté sur le parachèvement de la mise à niveau des clubs des jeunes en milieu rural ; le renforcement du partenariat entre les institutions de la jeunesse et les institutions éducatives, culturelles et sportives. Pour une jeunesse béninoise responsable, le Chef de l’Etat entend développer entre autres, les valeurs nationales, patriotiques, l’amour de la patrie, l’amour du Bénin, l’esprit de sacrifice ; l’attachement à la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance. Le renforcement de l’action de sensibilisation ; le développement chez les jeunes de comportements fondés sur l’ouverture, le dialogue, la compréhension et la tolérance, sont autant de sujets qui tiennent à cœur au président Yayi Boni et qu’il entend transmettre aux jeunes. Cette rencontre a aussi permis aux jeunes d’apprendre davantage, de la part des ministres présents, diverses actions qui sont menées à leur intention.
Yayi face aux attentes des jeunes
En organisant cette rencontre, le président de la République a voulu certainement désamorcé la bombe de la détresse qui couvait dans le camp de la jeunesse. C’est aussi une manière de ne pas laisser libre cours à l’initiative de l’Union fait la Nation (Un) dont la jeunesse s’était réunie la veille pour mieux affronter les défis futurs. Mais là, beaucoup d’engagements ont été pris pour rassurer les jeunes. La question qui se pose est de savoir si les promesses seront tenues ou pas. C’est peut-être là le plus difficile car l’attente est grande. Yayi le sait et ses ministres également : c’est grâce à la jeunesse qu’il a gagné les élections en 2006. Et il sait que toutes les attentes de cette jeunesse n’ont pas été comblées. C’est là que le Président doit savoir manœuvrer. Car en donnant l’espoir à ces milliers de jeunes, il est obligé de tenir l’essentiel de ses promesses au risque de se voir en mauvaise posture à l’heure du bilan. Seul il ne pourra pas grand chose c’est sûr. Au-delà des secteurs publics et privés qui emploient mais très peu aujourd’hui, il faut aller à l’auto emploi ou à l’entrepreuneuriat. Et c’est aussi cela que le président Yayi Boni et ses ministres ont expliqué à la jeunesse.
Abdourhamane Touré
Propos tenus par quelques ministres
Sofiatou Onifadé Babamoussa « Quand on prend le secteur de l’agriculture ou le secteur des Ntic, ce sont des secteurs porteurs, potentiellement riches en emploi. Il suffit que nous les jeunes vainquions la peur et que nous nous disions que nous pouvons créer des entreprises. Tout cela se fera à travers les centres que nous appelons les Business promotion center. »
Didier Aplogan « Nous avons pu inviter les jeunes à une réorientation de l’emploi pour qu’ils puissent se prendre en charge à un certain niveau. Nous avons parlé également du développement des activités sportives et nous avons insisté sur la nécessité de faire de la formation, la nécessité de travailler avec la commune et la nécessité d’avoir la patience des résultats. »
Benoît Dègla « Il n’y a pas de paix véritable, de développement sans la sécurité et cela, nous l’avons martelé pour que les jeunes, partout où ils se trouvent, puissent comprendre que nous avons besoin d’eux et que nous avons besoin d’être forts ensemble pour pouvoir réaliser le défi sécuritaire de notre pays. Nous aurons certainement dans les jours à venir, un atelier qui sera consacré à l’étude du phénomène de la cybercriminalité dans notre pays. Les causes nous en connaissons quelques unes déjà, mais il nous appartient aujourd’hui de prendre les mesures pour mener une lutte effrénée contre ce fléau. »
François Abiola « Le chef de l’Etat avec sa vision a décidé que l’enseignement supérieur se rapproche des citoyens. Ce qui a fait que nous avons créé des centres universitaires. Mais le problème c’est l’adéquation formation/emploi. Il va falloir que nous prenions de ce côté-là le taureau par les cornes, et c’est pour cela que le chef de l’Etat a décidé d’aller vers le 2e forum de l’éducation. »
Marie Elise Gbèdo « Aujourd’hui pour résorber l’emploi des jeunes, il faut forcément passer par les petites et moyennes entreprises qui s’occupent des biens, des services, de la transformation des produits, des matières premières agricoles et surtout de l’exportation. Nous leur proposons de se rapprocher de nous. Lorsque nous regardons les petites unités de production qui ne posent pas trop de problèmes, c’est la légèreté de la comptabilité, c’est 2 ou 3 employés. Nous leur demandons de se rapprocher de l’Anpme pour qu’on les guide avec leurs projets. »
