Dans le gouvernement du président Yayi Boni, les ministres n’accordent toujours pas leurs violons. Deux d’entre eux ont adressé des courriers contradictoires au secrétaire général de la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb).
Pour l’essentiel, le ministre Bio Orou Guiwa et son collègue Martial Sounton ne se sont pas accommodés du le quota à attribuer à la Cstb au sujet des représentants des travailleurs au sein du Conseil économique et social (Ces).
La désignation des représentants des travailleurs au Conseil économique et social (Ces) divise deux membres du Gouvernement du Président Yayi Boni. Il s’agit du ministre chargé des Relations avec les institutions, Bio Toro Orou Guiwa et celui du Travail et de la fonction publique, Martial Sounton.
Dans la correspondance qu’il a adressée au Sg/Cstb, le ministre Guiwa écrit : « Dans cette situation d’exception qui fonde la prise de ces dispositions, rien, à mon humble avis, ne s’oppose à ce que les quatre représentants des organisations syndicales soient désignés selon la clé de répartition suggérée : Cstb : 02, Cgtb : 01, et Csa-Bénin : 01 ».
En répondant le 27 mai 2014, par la lettre n°321/Mcri/Dc/Sgm/Dri/Sa à la correspondance n°021-14/Cstb/Sg/Sa du 13 mai 2014 à lui envoyée par la Cstb, le ministre Guiwa donne l’assurance à Paul Essè Iko.
« Aussi, voudrais-je vous donner l’assurance que mon collègue en charge de la Fonction publique et du travail, sera saisi aux fins de tenir compte de ce qui précède dans la conduite des opérations en cours… », a-t-il conclu. Dès lors, pour le ministre chargé des Relations avec les institutions, il faut tenir compte des résultats des précédentes élections professionnelles pour définir la clé de répartition des quatre places accordées aux travailleurs au sein du Conseil économique et social.
Contre-pieds du ministre Sounton
Le ministre du Travail, Martial Sounton, pour sa part, a visé d’autres dispositions juridiques concernant le même sujet. Ce dernier s’est cramponné sur le décret n°2014-262 du 18 avril 2014 portant modification du décret 99-150 du 31 mars 1999, fixant les modalités d’élection des représentants des divers organismes au sein du Conseil économique et social (Ces), signé par le Chef de l’Etat.
L’article 4 de ce décret stipule : « Les quatre représentants des syndicats de travailleurs sont élus par un collège électoral constitué par cinq délégués de chaque Centrale syndicale reconnue par le ministre du Travail. Toutefois, aucune Centrale ne doit occuper deux sièges au Conseil économique et social ».
A cet effet, le 07 juillet 2014, le ministre Martial Sounton, par lettre n°343-C/Mtfprai-Ds/Dc/Sgm/Dgt/Drp, a invité les Secrétaires généraux des Centrales syndicales à l’élection de leurs représentants au Ces pour le 09 juillet 2014. C’est à cette occasion que la Cstb, la Centrale la plus représentative avec près de 50% des suffrages exprimés aux élections professionnelles de 2006, a boycotté les élections et s’est vue purement et simplement exclue du processus.
Ainsi, la Cgtb, la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin et la Cspib ont envoyé chacune un représentant au Conseil économique et social. Cet état de choses a suscité la réaction du Secrétaire général de la Cstb, Paul Essè Iko qui crie à la violation de la loi organique relative au Conseil économique et social et au complot contre les travailleurs.
Il a cité la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du travail au Bénin qui dispose en son article 83 alinéa 3 ce qui suit : « Le caractère représentatif des organisations syndicales est déterminé par les résultats des élections professionnelles.
Le classement des organisations syndicales issu des élections professionnelles est constaté par arrêté du ministre chargé du Travail… ». Il a indiqué que c’est en application de ladite loi que la Cstb a toujours désigné deux représentants sur quatre au Ces. Paul Essè Iko a annoncé des grèves intempestives dans l’administration, si la loi n’est pas respectée en la matière.