La session supplémentaire de la Cour d’assises de Parakou se poursuit. Le principal inculpé, Clément Adétonan, revient à la charge et nie toutes ses déclarations antérieures. Pourtant, aucun des témoignages des autres inculpés n’est en sa faveur. Au total, les juges de la Cour d’assises de Parakou sont encore loin de connaitre le fond du dossier dans lequel l’honorable Rachidi Gbadamassi, mis en cause retient son souffle.
Les témoignages se multiplient dans le dossier relatif à l’assassinat du juge Séverin Coovi, froidement abattu en novembre 2005. En effet, la session supplémentaire de la Cour d’assises de Parakou, consacrée à ce dossier, a abordé depuis lundi dernier, sa deuxième semaine des assises. Chaque jour, de nouveaux éléments interviennent et sont versés au dossier. Et depuis ce mercredi 16 juillet 2014, le juge en charge du dossier, est confronté à une autre situation. Le présumé principal accusé, Clément Adétonan, a fait savoir qu’il n’a fait aucune déclaration dans la journée du 5 novembre 2005, jour du meurtre, déclaration selon laquelle, le propriétaire de l’immeuble abritant la société citée dans le dossier, l’accusé Raïmi Moussé, lui avait confié que le soir du 5 novembre 2005, il reviendrait avec ses pairs pour commettre leur forfait sur la personne du président de la Cour d’alors. Ainsi, et comme dans tout procès du genre, de pareilles déclarations ne font que surprendre plus d’un. D’où undoute général dans les esprits. Même l’avocat du principal accusé, Me Cosme Amoussou, a montré des signes d’ébahissement et de fébrilité. Les pistes sont ainsi embrouillées. C’est une remise en cause des déclarations initiales, une situation qui fera perdurer le dossier. Dans ces conditions, les conseils du principal accusé demandent au juge de constater la défaillance dans le raisonnement de leur client. C’est justement ce qu’a fait Me Cosme Amoussou en priant la Cour de déclarer : « la débilité mentale de mon client est manifeste ». Cet état de chose devient plus perspicace lorsqu’on sait que Clément Adétonan avait déclaré que le sieur Raïmi Moussé, un des présumé complices, lui avait fait manger « une noix magique » après quoi il ne savait plus ce qu’il faisait ou ce qu’il disait, et qu’il n’a retrouvé ses esprits qu’à la gendarmerie. Me Amoussou, dans sa plaidoirie, a été on ne peut plus précis : «Je m’associe à toutes les diligences que fera la Cour pour faire vérifier ces déclarations de mon client : qu’on fasse venir le chef de la brigade ou des agents qui étaient présents en ce moment».
Un nouveau départ
Les témoignages enregistrés dans le cadre de cette session supplémentaire de la Cour d’assises de Parakou visent à faire toute la lumière sur cette affaire ténébreuse au regard des circonstances du meurtre. Le principal accusé, Clément Adétonan, présume qu’il ne se souvient plus de ses déclarations de 2005. Il se réfugie dans la dénégation systématique et prétextant d’avoir été sous l’effet d’une noix mystérieuse qui l’a rendu brutalement oublieux sur le déroulement des évènements dans cette fameuse nuit du 06 novembre 2005 où le juge Sévérin Coovi a été assassiné. Cet état de choses ne fait que relancer le dossier qui au jour d’aujourd’hui, est loin de connaitre un dénouement. Dans le même temps, Ernest Lalou qui a déjà purgé sept ans derrière les barreaux, a rejeté en bloc, toute implication dans ce dossier. Mais il y un péril pour la suite du dossier. Avec l’évolution des témoignages, la Cour risque de suspendre cette session de la Cour sans pouvoir véritablement situer les uns et les autres sur cette ténébreuse affaire. C’est dire donc que le député Rachidi Gbadamassi dont le nom est fortement cité dans ledit dossier, aura encore plus de temps pour souffler.