La Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) ne se porte pas bien. Depuis qu’elle a été arrachée à l’homme d’affaires béninois Séfou Fagbohoun sur des bases totalement fallacieuses, cette société d’Etat peine à retrouver ses marques.
Après une administration provisoire qui a duré plusieurs années, la Sonacop est aujourd’hui dans une situation financière catastrophique jamais connue. Ce qui a d’ailleurs obligé le gouvernement à constituer un Comité de trésorerie présidé par la Directrice du Cabinet civil du Président de la République. Interpellé depuis le vendredi 10 mai 2013 pour mauvaise gestion, M. Expédit Houes-sou précédemment Directeur général de cette entreprise d’Etat est aujourd’hui aux portes de la prison civile de Cotonou. Le rapport qui a été produit contre lui par l’Inspecteur général d’Etat Jacques Alidou Koussé sur instructions du Président de la République suite à une plainte déposée par les travailleurs est accablant. Il devra donc répondre de sa gestion. Malheureusement, le Chef de l’Etat qu’il pensait servir en s’écartant de l’orthodoxie financière ne pourra rien pour le sauver. Et lorsqu’on se réfère à la nouvelle loi sur la corruption récemment votée par le Parlement, Expédit Houessou risque tout simplement gros. Le moins qu’on puisse aujourd’hui dire est que l’opération qui a consisté à arracher la Sonacop à l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun s’est tout simplement soldée par un échec. Lorsqu’on fait en effet le point, la Sonacop a atteint aujourd’hui un niveau d’endettement jamais enregistré au moment où elle était gérée par le Groupe CPI de Séfou Fagbohoun. Aujourd’hui, plus aucune banque ne fait confiance à la Sonacop. Ce qui a amené l’Etat à mettre à la disposition de cette société un crédit de trois milliards de F Cfa pour donner du tonus à sa trésorerie. Mais hélas ! On a vu comment le DG Expédit Houessou a géré ces fonds. Ils sont partis en fumée. En vérité, la Sonacop ne pouvait pas échapper à la situation qu’elle traverse aujourd’hui car les cadres qui ont voulu qu’elle soit arrachée à Séfou Fagbohoun n’ont jamais pensé la doter d’un conseil d’administration en bonne et due forme comme c’est le cas dans les sociétés qui se respectent. De toutes les façons, ceux qui ont péché contre Séfou Fagbohoun en mentant au Président Boni Yayi dans le processus ayant conduit au retour de la Sonacop dans le giron de l’Etat et qui sont encore libres de leur mouvement doivent se repentir. Juste pour ne pas connaître le sort de ceux qui payent aujourd’hui pour leur péché envers Séfou Fagbo-houn dans le dossier Sona-cop.
Après le Dg Sonacop, à qui le tour ? : (Eviter les deux poids, deux mesures)
Le syndicat de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) a pesé lourd dans l’avènement du dossier de malversations présumées de la part du Directeur général de ladite société désormais appelé à répondre de sa gestion devant les juridictions compétentes. Découragé et se sentant trahi par un homme en qui il a placé toute sa confiance pour redresser une Sonacop moribonde, Boni Yayi a décidé de mener la traque lui-même dans d’autres structures étatiques.
Les Directeurs généraux de sociétés d’Etat qui se reprocheraient des choses devront déjà commencer à craindre pour leur liberté. Ils pourraient se retrouver dans la même situation que le Directeur général Expédit Houessou humilié par le rapport de l’Inspecteur général d’Etat Alidou Koussé sur sa gestion de la Sonacop. Dans la salle d’audience du Chef de l’Etat à la Marina, il a assisté impuissant et résigné à l’énumération des neuf chefs d’accusation issus du rapport de l’Ige. Les conclusions des enquêtes l’accablent et ont mis en boule Boni Yayi qui l’a nommé et qui lui a confié de mener des réformes devant sauver la Sonacop d’une faillite annoncée. La » légèreté » avec laquelle Expédit Houessou a géré la maison a provoqué le découragement du Président de la République qui a pris l’engagement devant la couche juvénile, qu’il a rencontrée le dimanche 13 mai dernier à la Marina, d’étendre les audits dans d’autres sociétés d’Etat. « C’est la catastrophe. C’est une grosse déception. Nos entreprises sont mal gérées « , a déclaré Boni Yayi devant les jeunes. Du coup, le Chef de l’Etat entend étendre la traque au pillage des sources publiques à d’autres sociétés. Il a cité Bénin Télécom Sa, la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee)… « Les directeurs généraux de sociétés d’Etat qui seront pris subiront la rigueur de la loi, il n’y a rien à faire « , a prévenu Boni Yayi. Dans cette traque sans pitié, il va aussi falloir que le Président de la République ne laisse pas de côté d’autres affaires ayant déjà rattrapé des Directeurs généraux de sociétés ou d’offices d’Etat mais qui semblent être rangées. Ceci pour éviter les deux poids, deux mesures. Car le Conseil des ministres a personnellement connu des dossiers de malversations. Il était annoncé que les sanctions appropriées seront retenues contre les fautifs. Mais après plusieurs mois, force est de constater que les auteurs désignés circulent comme si de rien n’était.