Sortie médiatique hier au sujet du retrait du droit de grève aux magistrats: Le jeu flou de Me Paul Kato ATITA - (Il est en mission pour qui au juste?)
Publié le lundi 21 juillet 2014 | Le Confrère de la Matinée
La proposition de loi portant suppression du droit de grève aux magistrats continue de susciter des réactions. Hier, sur la chaine de télévision Canal 3, c’était le tour de Me Paul Kato ATITA, d’exprimer ses appréciations quant à cette proposition de loi, source de fortes tensions entre pouvoir judiciaire et pouvoir législatif. L’avocat prétend accomplir une action citoyenne sans parti pris; pourtant, il y a loin de croire à cette logique.
L’homme, on ne le présente plus. Il s’est dernièrement illustré négativement dans la défense du chef de l’Etat, dans l’affaire de tentative d’empoisonnement etc., surtout après avoir perdu le procès. Sa conférence de presse n’était pas indiquée et l’Ordre des avocats ne serait pas resté les bras croisés face aux dérives du confrère.
Sa stratégie est spéciale, peu commune à celle qu’adoptent nombre de ses pairs. La médiatisation des dossiers des personnes qu’il est chargé de défendre est l’une de ses spécialités. C’est une forme de pression qui ne dit pas forcément son nom, mais qui, d’une manière ou d’une autre, fait sa publicité. A vrai dire, depuis le dernier dossier « présidentiel » dans lequel il s’est fait illustrer et qu’il a perdu, on ne l’a plus revu ; il s’est caché avant de refaire surface hier. Quel cinéma ! Quelle démonstration ! Me Paul Kato ATITA a même failli se faire submerger par les livres et documents posés çà et là sur son bureau et dans son cabinet hier. Il ne laissait même pas le temps aux confrères de lui poser des questions.
Si certains dossiers qu’il défend souvent lui ont permis de s’illustrer de par leur dénouement, c’est certainement à cause de situations objectives et évidentes, correspondant au droit, puisque les juges béninois jusqu’à preuve du contraire, et surtout ses dernières années, ont démontré leur capacité à gérer de grands dossiers.
C’est pourquoi, quand l’avocat se met à prouver la possibilité pour le législateur de porter atteinte au droit de grève des travailleurs de la justice sur le fondement d’ordonnance et de textes épars datant de l’époque de Mathusalem, soi-disant que ce secteur est régalien ; ceci, au mépris de l’esprit et des lettres pourtant claires de l’article 31 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, on se demande à quel jeu il joue ? Surtout, quand on connaît la position du barreau dont il est membre, par rapport à ce dossier, et toutes les oppositions d’éminents juristes et personnalités de rang élevé à cette proposition de loi dont l’effet inexorable, est la fragilisation du pouvoir judiciaire.
Me Paul Kato ATITA au terme de l’entretien avec nos confrères, a précisé qu’il « ne défend personne », que son comportement à travers cette sortie médiatique qu’il effectue, « est un comportement citoyen ». Des propos difficiles à croire, au regard des difficiles et compliquées démonstrations effectuées face à l’évidence de la situation. En lui faisant concession de sa conviction selon laquelle il est possible de porter atteinte au droit de grève des magistrats, en notant les conséquences négatives certaines sur l’indépendance de la justice béninoise dans l’hypothèse de la réalisation de sa conviction, quelle se doit d’être la position du citoyen et de l’avocat béninois qu’il est ? Véritable ambigüité.