Dè Sodji Abéo Zanklan, Président du Rassemblement pour la Nation (Rpn), était hier, dimanche 20 juillet 2014, l’invité de l’émission « Le Grand rendez-vous » de Soleil FM. Au cours des échanges, l’invité de nos confrères Wilfried Adoun et Virgile Ahouansè a abordé plusieurs sujets brûlants de l’actualité sociopolitique du Bénin. La proposition de loi portant modification de l’article 18 de la loi relative au statut de la magistrature au Bénin, la correction de la Lépi, le dossier Epine dorsale, la gouvernance sous le régime du changement, l’avenir de la ville de Porto-Novo, le portrait robot du prochain président de la République du Bénin, sont les sujets qui ont retenu l’attention de l’invité de la radio Soleil FM.
Sur le sujet relatif à la grève des magistrats, Dè Sodji Abéo Zanklan a été direct. Pour lui, la proposition de loi signée au départ par 45 députés, aujourd’hui réduits à 40 avec la défection de cinq de leurs collègues, n’est que du vernis, c’est-à-dire la face visible de l’Iceberg puisque derrière cette proposition de loi se cachent des manœuvres sordides pour réviser la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 dans le vil dessein de se maintenir au pouvoir après 2016. « Je signe avec décision et détermination qu’aucun pouvoir ne peut suspendre le syndicat des magistrats et pousser l’outrecuidance jusqu’à leur arracher le droit de grève qui est un droit constitutionnellement reconnu », a dit avec fermeté le Président du Rpn qui a aussi déploré le discours tenu par certains députés qui ont osé affirmer qu’en France les magistrats n’ont pas le droit de grève.
Yayi et la gouvernance du Bénin
Abordant la question relative à la gouvernance du Bénin, le Président Dè Sodji a fustigé la méthode Yayi qui préfère la médiocrité à la compétence. Pour Dè Sodji Abéo, cette méthode ne peut avoir comme conséquences que les scandales enregistrés au sommet de l’Etat, notamment les affaires Cen-Sad, ICC-Services, Machines agricoles…. « Yayi ne peut qu’échouer et son échec trouve son origine dans le fait qu’il ait choisi de mettre à l’écart tous ceux qui l’ont aidé à gagner le pouvoir et surtout ceux qu’ils qualifient à tort de proches de Kérékou », pense Dè Sodji Abéo pour qui la correction de la Lépi n’est qu’une grosse farce de Yayi.
La Lépi et le dossier Epine dorsale
« La Lépi n’arrange pas la classe politique, quelle que soit la tendance. Mais qu’ils le veuillent ou non, on fera les élections. Si c’est un coup fourré qu’ils préparent, l’histoire va régler leurs comptes car tout se juge à la fin », a dit le Président du Rpn au sujet de la Lépi.
Le gros dossier d’actualité qui n’a pas échappé à l’invité de nos confrères de Soleil FM est bien entendu l’affaire Epine dorsale qui oppose en ce moment l’Etat béninois à l’homme d’affaires Samuel Dossou Awouret. Ici, Dè Sodji Abéo n’a pas fait de l’hypocrisie. Derrière cette affaire se cachent, selon le Président du Rpn, des non-dits politiques. Pour lui, il est clair que Yayi ne veut pas que ceux qui ont contribué à son avènement au pouvoir prospèrent car il a peur que ces derniers soutiennent d’autres hommes politiques contre lui. Pour Dè Sodji Abéo, Samuel Dossou Awouret a été, contrairement à ce que pensent d’autres personnes, grugé dans ce dossier. Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, Dè Sodji Abéo a appelé l’honorable Claudine Prudencio à un peu de retenue et Samuel Dossou à se méfier des sirènes. Pour Dè Sodji Abéo qui a apprécié la formule utilisée par l’honorable Candide Azannaï pour dénoncer la dépossession des opérateurs économiques béninois de leurs projets au profit des puissances colonisatrices, il est temps que le Chef de l’Etat marque un temps d’arrêt pour engager le dialogue sincère avec tous les investisseurs nationaux avec qui il est en conflit en ce moment. Pour terminer sur ce dossier, Dè Sodji Abéo a salué la mission de bons offices que les têtes couronnées ont décidé d’offrir pour que cette crise entre Samuel Dossou Awouret et l’Etat béninois trouve une issue consensuelle et bénéfique pour les deux parties.
Porto-Novo : la capitale qui s’ignore
Face à la grandeur et à la décadence de Porto-Novo qui est une capitale qui s’ignore, l’invité de Soleil FM pose un diagnostic sincère. Pour lui, Porto-Novo ne mérite pas l’état dans lequel il se trouve en ce moment. Et la première personne contre qui Dè Sodji semble pointer un doigt accusateur est Me Adrien Houngbédji, Président du Parti du renouveau démocratique (Prd). « Adrien Houngbédi, en ce qui concerne les élections locales, n’a pas pris du recul par rapport à la ville de Porto-Novo. Il n’y a pas de gens sans qui Porto-Novo n’a pas de vie. Quelles que soient les humeurs des uns et des autres, Porto-Novo est la capitale du Bénin. Mais on en fait la propriété d’un parti politique, le Prd notamment. Il faut faire l’ouverture sur les autres forces vives de Porto-Novo pour vraiment lui garantir une avenir radieux », pense Dè Sodji Abéo. Pour lui, « l’actuel maire de Porto-Novo avait les qualités de quelqu’un qui voulait faire mieux, mais il n’a pas dépassé le complexe qui l’habite ». « Ceux qui aspirent à diriger Porto-Novo doivent collaborer avec tous ceux qui peuvent leur apporter quelque chose », a conclu sur ce volet Dè Sodji Abéo.
Le futur Président de la République
L’observation qu’il a faite de la société béninoise a amené le Prince Dè Sodji Abéo Zanklan à dire que le Bénin a besoin d’être dirigé par un Président qui allie ordre et discipline. S’il est militaire, il doit, selon Abéo, avoir ces qualités dans une étoffe de civil. Et s’il est civil, il doit afficher un comportement militaire.