Le ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou est sur la braise. Sur l’initiative des organisations de la société civile, une marche de protestation est en gestation en vue d’exiger son départ du gouvernement.
Cette inititive fait suite aux déclarations du ministre de l’agriculture le dimanche dernier au cours de l’émission Zone franche de Canal 3 Tv. Répondant à nos confrères, madame le ministre a laissé entendre qu’un troisième mandat pour le chef de l’Etat n’est pas à exclure si le peuple béninois le demande.
Une déclaration de trop qui a suscité l’indignation des populations. Embarassé par ce ballon d’essai qui a produit certainement le contraire de l’effet escompté , le ministre d’Etat François Abiola s’est dépéché dans la journée d’hier sur la même chaine de télévision pour désavouer son collègue du gouvernement.
Pour lui, le ministre Fatouma Amadou Djibril n’a reçu aucun mandat de la Haute Autorité pour porter de tel message au peuple béninois. Dès lors, la question se pose alors de savoir à quoi rime tout ce cafouillage gouvernemental en cours actuellement dans notre pays sur les grands dossiers de la Nation.
Prince Tovi
Extrait des propos du Minisre
Le journaliste : vous, vous êtes pour ou contre ?
La ministre Amadou Djibril : je crois que le peuple va décider. Le peuple va décider. Le président Roosevelt en Amérique, c’était le président le plus populaire de l’Amérique (…) Si le peuple béninois le veut, pourquoi pas. Donc le peuple va décider. Si le peuple veut que le président Boni Yayi fasse un troisième mandat pourquoi pas. (…) C’est le peuple qui décide et c’est le peuple qui vote pour son chef. C’est ça la vraie démocratie. C’est ça la vraie démocratie.
Le Journaliste : Quand vous parlez du peuple, est-ce que vous êtes en train de penser à ces marcheurs-là, qui vont commencer par marcher, les bonnes d’âmes, les jeunes qui vont marcher dans les rues avec caméra pour demander un troisième mandat, c’est de ça que vous parlez ? Puis que vous dites que c’est le peuple qui va décider…..
La ministre Amadou Djibril : C’est le peuple qui va décider (…) En 2011, en 2011 par exemple, vu le contexte que nous avons eu passé, on est arrivé à un K.O, c’est le peuple qui a décidé là, ce n’est pas les politiciens. On a écouté la campagne 2011, mais à la fin, le peuple a décidé. On est passé K.O. Ça là, c’est du jamais vu. Si le peuple est conscient du fait que le président doit continuer ses actions, le peuple peut décider. Je crois que le chef de l’Etat doit faire aussi la volonté de son peuple.
Le Journaliste : Mais un Chef d’Etat ne doit-il pas d’abord respecter la Constitution ? La Constitution n’est-elle pas la volonté du peuple ?
La ministre Amadou Djibril : En respectant la Constitution, je crois qu’on doit tenir compte de la volonté de son peuple.
Le journaliste : Une dernière question pour que tout le monde comprenne. Si demain, le peuple décide qu’il y ait un troisième mandat pour le président de la République et qu’à côté il y a la Constitution qui dit qu’il faut faire rigoureusement deux mandats, alors qu’est-ce qu’il va falloir choisir ? Ce que le peuple dit en violant la Constitution ou ce que la Constitution dit en violant la volonté du peuple ?
La ministre Amadou Djibril : Le moment venu, on verra.