Le président de la République a pris ses compatriotes de court en accordant sa grâce à Me Lionel Agbo et Berthe Cakpossa, condamnés respectivement à six et trois mois d’emprisonnement ferme pour offense au Chef de l’Etat.
Beaucoup de Béninois ont applaudi ce geste de Boni Yayi envers deux de ses compatriotes. Le communiqué de la présidence de la République annonçant cette grâce a expliqué que c’est «soucieux des conditions de vie de toutes les Béninoises et de tous les Béninois» que le Chef de l’Etat a pris cette décision. Cette grâce fera sans doute tâche d’huile. Et c’est en cela que depuis l’annonce de cette double grâce à Me Agbo et Mme Cakpossa, beaucoup de Béninois ont commencé par se demander si leur président ne pouvait pas aller plus loin. Le cas de Patrice Talon et consorts est cité. C’est vrai que pour bénéficier de la grâce de quelqu’un, surtout d’un Président de la République, il faudrait que la procédure judiciaire en cours aille à son terme. La justice devrait pouvoir établir la culpabilité ou non de Patrice Talon et consorts dans l’affaire de tentative d’empoissonnement du Chef de l’Etat. Aujourd’hui, il semble qu’on en est loin. Mais, le Président de la République, le premier magistrat, a la possibilité de mettre fin à la procédure. Etant la présumée victime et plaignant de surcroît, il peut retirer sa plainte. Après, il pourrait, toujours « soucieux des conditions de vie de toutes les Béninoises et de tous les Béninois » engager une démarche pour associer ses compatriotes soupçonnés de tentative d’empoisonnement à la construction du pays chère à lui. Dans tous les cas, le geste de Boni Yayi envers Me Agbo et Mme Cakpossa honore le Bénin et sa jeune démocratie. C’est aussi un signe que Boni Yayi est préoccupé par le développement de son pays plutôt qu’à autre chose. Aujourd’hui, à cause de la crise économique mondiale, les caisses de tous les pays, le Bénin aussi, sont mises à rudes épreuves. Alors, le concours de tous les fils du pays sera salvateur.
Communiqué de la présidence de la République
Le mardi 18 septembre 2012, Monsieur Lionel Agbo, au cours d’un point de presse organisé au Codiam à Cotonou, a tenu des propos injurieux et diffamatoires à l’endroit du Chef de l’Etat et qui ont été relayés en boucle toute la journée par Canal3, Golfe TV ainsi que certains journaux de la place.
Dans ces propos, Monsieur Lionel Agbo affirmait en substance et de façon péremptoire qu’il existerait des milliardaires corrompus tapis à la Présidence de la République et bénéficiant de la protection du Chef de l’Etat.
Le Président de la République qui fait de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et l’impunité les principes cardinaux de son action, a souhaité que ces prétendus milliardaires soient identifiés, raison pour laquelle il a porté plainte contre l’intéressé afin que toute la lumière soit faite sur ces graves accusations contre sa personne et qui concernent aussi la gestion des affaires de notre cité commune.
Au terme de la procédure ainsi engagée, le Tribunal de Première Instance de Cotonou, dans son délibéré prononcé le 23 janvier 2013, a condamné Monsieur Lionel Agbo à 6 mois d’emprisonnement ferme pour offense au Chef de l’Etat et propos diffamatoires pour n’avoir pas été en mesure d’apporter la preuve de ses allégations. Il appartient au peuple d’apprécier le comportement de ce citoyen.
Le Chef de l’Etat, à l’issue de ce verdict, tient à saluer l’esprit de professionnalisme et d’impartialité dont a fait preuve la justice de son pays pour avoir dit le droit. Il remercie aussi ses avocats pour leur professionnalisme et leur attachement au droit, à l’éthique et à la morale.
Dans un souci d’apaisement, le Président de la République, agissant en Père de la Nation, a décidé de retirer sa plainte et de lui accorder son pardon et sa grâce conformément aux prérogatives que lui confère la Constitution.
Cependant, de retour au pays, il est revenu au Président de la République que Monsieur Lionel Agbo s’est volontairement soustrait à l’exécution de cette décision de justice, rendue au nom de la République, en prenant la fuite.
Soucieux des conditions de vie de toutes les béninoises et de tous les béninois, le Chef de l’Etat lui demande où qu’il se trouve de prendre contact en toute quiétude et dans la jouissance de tous ses droits, avec tous les avocats qui ont pris part à son procès en vue des modalités pratiques de mise en œuvre de cette clémence présidentielle dont il vient de bénéficier. Cette mesure s’étend également à Madame Cakpossa Berthe, Directrice de Canal3.
Enfin, le Président de la République saisit cette occasion pour exhorter nos organes de média à toujours faire preuve d’esprit de professionnalisme, d’éthique et de moral et de respect de la déontologie afin de préserver la paix, la concorde, conditions indispensables au développement de notre chère et commune patrie, le Bénin.
Le Secrétaire Général de la Présidence
Emmanuel Tiando