Plusieurs mois après sa fuite du Bénin, Angelo Houssou (photo) veut se lancer en politique. Le juge béninois attend toujours que sa demande d’asile soit étudiée par les autorités américaines mais il affirme d’ores et déjà qu’il rentrera au bercail avant la présidentielle de 2016. Dans cette interview accordée à la chaîne "La Voix de l’Amérique" (Voa), il explique au micro de Nicolas Pinault, qu’il n’a pas peur du président Yayi Boni et qu’il veut rentrer au pays pour l’aider à partir en 2016. Lire l’interview.
Voa : Pourquoi Angelo Houssou magistrat de formation, veut-il mener une vie citoyenne ?
Angelo Houssou : J’ai compris que je suis investi d’une mission. Et pour aller au bout de cette mission, il faut que je suive régulièrement ce qui se passe dans mon pays. Je suis en train de me préparer à mener une vie citoyenne plus engagée, à retrouver mon droit à la parole et à exercer mon devoir de contribuer à l’amélioration de la qualité de gouvernance dans mon pays.
Allez-vous lancer en politique ?
Qu’est-ce que vous appelez entrer en politique ? parce que si la politique doit être analysée comme un raccourci pour s’enrichir sur le dos du peuple, cela ne m’intéresse pas. Mais en revanche, si la politique doit être considérée comme un idéal, la façon de servir son peuple, de se sacrifier, alors je m’engage en politique et je peux vous dire que je veux m’engager en politique. Mon engagement en politique va être une façon de redonner confiance aux Béninois.
Comptez-vous créer votre propre parti ou rejoindre une formation politique déjà existante ?
Je ne vais ni créer mon parti, ni rejoindre un parti politique. Peut-être rejoindre un parti politique existant. Mais je ne veux pas rentrer déjà dans les débats de partis politiques parce que le Bénin a des problèmes de développement.
Le Bénin n’a pas besoin forcément des hommes politiques mais des bâtisseurs. Je veux être un bâtisseur. Aujourd’hui, vous n’avez aucun opposant déclaré comme tel contre le système de Yayi Boni. Alors que tout le monde sait que Yayi est en train de conduire le pays dans le gouffre.
Vous avez peur de Yayi Boni ?
Je n’ai pas peur de Yayi Boni, c’est plutôt Yayi Boni qui a peur de moi. Il a peur de moi, parce qu’il est surpris de mes ordonnances. Il s’est trompé sur mon âge. Il pensait qu’il avait à faire à un laudateur, à un griot.
Et si vous souhaitez changer les choses, pourquoi ne pas rentrer au pays ?
Je compte rentrer au Bénin et je travaille pour cela. Parce que je ne ferai pas la politique à l’extérieur. Il faut que je rentre au Bénin rencontrer les citoyens. Mais le devoir m’appelle et mon pays m’appelle également. Et pour cela, je suis en train de préparer mon retour.
Après le départ de Yayi Boni ?
Pas après son départ. Je dois rentrer dans mon pays pour aider les citoyens à rester vigilants par rapport au départ de Yayi Boni. Parce qu’en vérité, il ne veut pas partir. Et il faut qu’on l’y aide.
Vous serez candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Je crois qu’en 2016, je remplierai les conditions pour être candidat à l’élection présidentielle. Mais je ne pourrai affirmai tout de suite si je serai candidat ou pas. C’est encore précoce d’en parler. Ce de quoi je suis sûr, c’est ma participation à une gouvernance de qualité et à un développement durable.
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