Alger - Air Algérie a perdu jeudi le contact au dessus du Mali avec un de ses appareils transportant au moins 116 passagers, dont de nombreux Français, et assurant la liaison entre Ouagadougou et Alger.
"L’avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne. Nous avons des victimes de plusieurs nationalités", a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal cité par la radio.
Le secrétaire d’Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier a indiqué qu’il y a "vraisemblablement" des Français et "en nombre", à bord de l’avion.
Une source officielle malienne a fait état d’une "cinquantaine de Français".
Deux cellules de crise ont été déclenchées, à la direction générale de
l’Aviation civile (DGAC) et au ministère des Affaires étrangères, a précisé la
DGAC ajoutant que deux autres cellules de crise ont également été activées
dans les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Marseille.
Des passagers devaient emprunter, après escale à Alger, un vol pour Paris
ou Marseille, a précisé la DGAC, qui n’était pas en mesure de préciser combien
de personnes étaient concernées.
L’appareil un McDonnell 83, affrété auprès de la compagnie espagnole de
leasing Swiftair, transportait, selon Air Algérie, 119 passagers de plusieurs
nationalités, dont 7 membres de l’équipage.
A Madrid le syndicat des pilotes de ligne Sepla a fait état de six membres
d’équipage qui sont tous espagnols et Swift Air parle de son côté de 116
passagers.
Le contact entre les services de navigation et l’équipage a été perdu alors
que l’appareil survolait le nord du Mali, près de la frontière algérienne, a
précisé à l’AFP une source au sein d’Air Algérie, sous le couvert de
l’anonymat.
Au Mali, malgré une intervention militaire internationale encore en cours,
la situation est toujours instable dans le nord du pays, occupé pendant
plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes.
"L’avion n’était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à
l’équipage de se dérouter à cause d’une mauvaise visibilité et pour éviter un
risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako", a
ajouté cette source.
"Le signal a été perdu après le changement de cap", a-t-elle indiqué.
Une source officielle malienne a indiqué que le contact avec l’avion a été
perdu dans la région de Gao, dans le nord du Mali.
Deux Mirage 2000 de l’armée française, basés à N’Djamena, sont à la
recherche de l’appareil, a indiqué à Paris l’état-major des armées.
- Dernier contact 50 mn après le décollage -
Selon un communiqué d’Air Algérie, "les services de navigation aérienne ont
eu leur dernier contact avec le vol AH 5017 assurant la liaison
Ouagadougou-Alger ce jour 24 juillet à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes
après son décollage".
Selon son site internet, Air Algérie assure quatre aller-retour par semaine
entre Alger et Ouagadougou.
Aucune piste n’était immédiatement avancée par les responsables de la
compagnie pour expliquer la situation.
Pour Air Algérie, c’est un nouveau coup dur six mois après une catastrophe
dans l’est du pays.
En février dernier, un hercule C-130 de la compagnie assurant la liaison
entre la Tamanrasset (2.000 km au sud d’Alger) et Constantine (450 km à l’est
d’Alger) s’était écrasé peu avant son atterrissage, faisant 76 morts. Un
passager a survécu.
En mars 2003, elle avait perdu un Boeing 737-200 qui s’était écrasé peu
après son décollage de Tamanrasset, faisant 102 morts.
Début décembre 2012, deux avions militaires, se livrant à des
entraînements, se sont percutés en plein vol à Tlemcen, dans l’extrême ouest
algérien, provoquant la mort des pilotes.
En novembre 2012, un bimoteur militaire de type CASA C-295, qui
transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets
pour la Banque d’Algérie s’était écrasé en Lozère. Les cinq militaires à bord
et le représentant de la banque d’Algérie ont péri dans le crash.
La compagnie publique algérienne a mis en place une cellule de crise à
l’aéroport international d’Alger, présidée par le ministre des Transports,
Amar Ghoul.