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Le Matinal N° 4398 du 24/7/2014

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Interdiction programmée du droit de grève des magistrats: l’Unamab craint la descente aux enfers du Bénin
Publié le vendredi 25 juillet 2014   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Union Nationale des magistrats du Bénin (Unamab)


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Le Bénin court droit dans le mur selon le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). A l’en croire, la proposition de la loi portant retrait du droit de grève aux magistrats, est l’un des derniers coups qui devraient être portés aux piliers de la démocratie béninoise.

L’Unamab n’a pas été du tout tendre dans la lecture qu’elle fait de la situation sociopolitique qui caractérise le Bénin. Dans un message signé hier jeudi, de son président, Michel Adjaka, l’Union a montré que la démocratie est en danger. « Avec les libertés entravées, les élections communales dans l’impasse, la corruption galopante, les contre-pouvoirs et forces d’opposition sous assistance respiratoire, l’impunité érigée en stratégie de conservation du pouvoir, la clochardisation de la justice devenue une obsession, il est certain que notre pays a pris la voie de la reculade et de la descente effroyable aux enfers », a noté le président de l’Unamab. Pour lui, la proposition de loi portant retrait du droit de grève aux magistrats sera l’un des derniers coups tordus ourdis pour achever la démocratie béninoise. La dite proposition qui intervient après le bâillonnement des douaniers est, selon les magistrats, une « dérive fossoyeuse des acquis de la Conférence des forces vives de la Nation » qui annonce d’autres dérapages. Ils craignent que les greffiers, les agents de santé, les agents du ministère des Affaires étrangères, les enseignants et les agents du ministère des Finances subissent eux aussi le même sort. Et dans le plan conçu contre le Bénin, le président Adjaka a indiqué que les faits montrent suffisamment que « l’Assemblée nationale a été transformée en tribune de répression, de restriction et de privation des libertés ». « Soucieux d’étrangler le peuple béninois et sa démocratie à l’effet de baliser la voie à une révision opportuniste de la Constitution, certains députés… ont élaboré et introduit à l’Assemblée nationale une proposition de loi infamante pour réduire les magistrats au silence et faire d’eux des valets de l’Exécutif », a-t-il dénoncé dans le message. Par ailleurs, le président de l’Unamab a trouvé que si la situation sociopolitique continue de s’aggraver, le gouvernement en est pleinement responsable. C’est sous ce gouvernement préoccupé par la caporalisation et la vassalisation de la magistrature que la justice a sombré dans la léthargie, a-t-il insisté.

Espoir…

Malgré les inquiétudes, les magistrats ne désespèrent pas. Dans le même message, le président Adjaka a rappelé que la marche citoyenne d’actions aptes reste le seul moyen d’obtenir le retrait de la proposition de loi querellée. « L’histoire de notre démocratie enseigne que c’est par la grève des travailleurs qu’a été ressuscitée la démocratie inhumée par dix-sept années de dictature infernale. Je sais pouvoir compter sur l’esprit de combativité et le génie du peuple béninois pour redonner espoir aux générations futures plongées dans une détresse inédite », a-t-il fait remarquer.

Allégresse Sassé

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