La place nationale de l’indépendance du Bénin située au quartier Avakpa dans la ville de Porto-Novo demeure dans un état piteux. En effet, cette place de souvenir qui symbolise l’accession du Bénin souveraineté nationale sert désormais de base à une société spécialisée dans la construction des bâtiments et travaux publics d’une part, et de champs pour des jardiniers d’autre part. En cette veille des cinquante quatrième anniversaires de l’indépendance du Bénin, il est opportun de revenir sur la situation de ce domaine qui matérialise, par ailleurs, l’un des éléphants blancs de l’actuel conseil municipal de la ville de Porto-Novo.
Que reste t-il des souvenirs de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale ? C’est sans doute la question que se posent nombre de citoyens de la ville de Porto-Novo et du Bénin. En effet, la place de l’indépendance qui demeure dans un état déplorable est désormais utilisée à d’autres fins. C’est l’endroit idéal trouvé par l’équipe de la municipalité de Porto-Novo pour héberger une entreprise de construction des routes. Pourtant, les Porto-Noviens se souviennent encore du grand bruit qui a été fait autour d’un supposé projet de construction de ladite place qui a déjà couté plusieurs centaines de millions à la ville, à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin. Mieux, le Chef de l’Etat avait en son temps annoncé son soutien à ce projet qui entrait dans la droite ligne de son programme de réhabilitation de la ville de Porto-Novo. A ce jour, rien n’y fit. Quatre ans après les tapages du maire Moukaram Océni et les autres acteurs impliqués dans le projet de construction de la place de l’indépendance, rien n’a changé sur le terrain. Sur les lieux, ce sont de hautes herbes qui poussent allègrement laissant des sentiers qui donnent à un jardin érigé sur la place par des riverains. D’un autre côté, c’est une société de construction et de réfection des routes qui a élu domicile en ces lieux. A en croire un employé de ladite société, c’est la mairie de Porto-Novo qui leur aurait attribué ce site qu’ils utilisent comme base.
Pour les riverains, on ne saurait accuser les occupants du site, la nature ayant horreur du vide. Ces derniers dénoncent « l’impréparation et l’amateurisme » des responsables de la mairie qui se sont précipités à démolir les habitations qui se trouvaient sur la place, sans être sûr de conduire le projet jusqu’au bout. « Je ne comprends pas pourquoi nos autorités aiment tellement dilapider les ressources du contribuable. Sinon comment comprendre qu’on ai dépensé autant d’argent pour dédommager les occupants et qu’on soit encore à cette étape ? C’est déplorable », se désole Lucien A, un riverain. « Cette place devient non seulement un nid d’animaux sauvages mais aussi un refuge pour des indélicats », dénonce Max Agossou, un autre riverain qui précise : « la nuit, vous ne pouvez même pas passer sans avoir la crainte d’être attaqué car la place n’est pas éclairée ». Désiré L. rencontré sur les lieux mêmes formule une doléance : « maintenant que le maire de Porto-Novo a viré vers le camp du chef de l’Etat et il semble être en de bonne relations avec lui, il devrait saisir l’occasion pour éliminer l’un de ses éléphants, surtout qu’il dit avoir changé de veste au profit du développement de ville ». Nos tentatives au près des services de la mairie pour avoir des chiffres et quelques autres détails sur le projet de réhabilitation de cette place de l’indépendance se sont révélées vaines, mais nous continuons nos investigations sur le dossier. Nous y reviendrons…
