Les centres de composition du lycée technique Coulibaly et du Ceg Gbégamey à Cotonou ont été le week-end écoulé, le théâtre d’une scène rocambolesque. Les candidats des catégories C et D aux concours de recrutement de 4234 agents contractuels d’Etat au profit de quatre ministères sont passés par toutes les émotions. Les épreuves dont la composition était prévue pour le samedi après-midi n’ont pas été au rendez-vous. La longue attente n’aura servi à rien. Fiasco. Même le report au lendemain n’a rien arrangé. Le concours, du moins pour les catégories C et D s’est résumé à une pagaille qui ne dit pas son nom.
Mais avant d’en arriver à ce fiasco sans précédent, puisque c’est une grande première au Bénin qu’un concours enregistre autant de dysfonctionnements et d’irrégularités, il faut noter qu’en amont, rien n’a été fait pour pallier le désordre enregistré. En effet, des voix s’étaient déjà élevées pour fustiger le délai relativement court qui sépare la date de lancement des concours et le début des compositions. Et comme la logique a toujours eu raison de l’anarchie, à l’arrivée, les faits ont donné raison à ceux qui tiraient la sonnette d’alarme contre la pagaille orchestrée pour un soi-disant concours au profit des Agents contractuels de l’Etat. Pourtant, les Béninois n’ont pas encore digéré le piètre concours annulé des Agents permanents de l’Etat au profit du Ministère de l’économie et des finances.
La fin de la pagaille est encore loin
Non organisés dans les règles de l’art, les concours annulés n’ont aujourd’hui rien à envier à ceux du week-end écoulé. D’ailleurs, la mémoire collective se rappelle qu’après moult pressions, le chef de l’Etat a déclaré l’année 2014 comme étant celle de la jeunesse et que c’est pour elle que le dernier concours a été organisé. Mais, le constat est là. Tout comme les organisateurs du tristement célèbre concours annulé, ceux des derniers concours en date n’auront rien à craindre. Ainsi va la République.
Les plus grossières erreurs sont ignorées et bâtardes. Les sanctions sont au pifomètre. Le ministre Martial Sounton est de ceux-là qui n’ont rien à craindre. Il a avec lui, l’avantage d’être de la même confession religieuse que le chef du gouvernement. Mais passons. L’impunité sélective est toujours de règle au Bénin. Les bonnes résolutions tirées des précédents échecs ne sont jamais appliquées. Et par rapport aux derniers concours de la honte, les Béninois s’aperçoivent bien qu’au Ministère de la fonction publique, les personnes changent mais les mauvaises habitudes persistent. Malheureusement.