Les dirigants de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, pays touchés par l'épidémie d'Ebola, ainsi que de la Côte d'Ivoire, ont adopté un plan stratégique harmonisé contre la maladie mortelle et se sont engagés à intensifier les actions et à coordonner les interventions.
Pour ce faire, les pays touchés vont développer un mécanisme à l'échelle sous-régional et trouver une solution globale et durable contre l'expansion du virus, selon un communiqué conjoint sanctionnant la rencontre.
Il s'agit d'un sommet extraordinaire des pays de la Mano River Union qui regroupe les quatre pays susmentionés.
Selon le communiqué, les présidents guinéen Alpha Condé, sierra- léonais Ernest Bai Koroma et libérienne Ellen Johnson Sirleaf s'engagent à apporter des appuis nécessaires et indispensables aux personnels de la santé pour assurer leur sécurité.
"L'épidémie d'Ebola est une menace internationale et il faut une solution au niveau pour stopper sa propagation", a dit la secrétaire exécutive de la Mano River Union, Mme Saran Daraba.
Tout en appréciant l'apport des institutions sanitaires internationales telles que l'Organisation mondiale de la santé ( OMS), Médecins sans frontières, et des partenaires étrangers, les dirigeants des quatre pays sollicitent la mobilisation des fonds et du matériel, pour renforcer la capacité des acteurs qui interviennent sur le terrain, dans la prévention et la prise en charge des malades.
Ils ont aussi insisté sur la responsabilisation des acteurs locaux, des religieux et des communicateurs traditionnels, ainsi que le partage des informations entre les pays affectés par l' épidémie.
La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, qui a pris part à cette réunion au sommet, a souligné la nécessité de prendre des mesures adéquates pour arrêter l'expansion du virus Ebola dans les autres pays africains et dans le monde, du fait qu 70% de la propagation de la maladie se fait à travers la mobilité des personnes au niveau de frontières où des contacts se font entre les populations.
"La communauté internationale doit respecter les décisions des pays concernés dans la lutte contre la maladie", a indiqué Mme Chan, avant d'ajouter que son institution sanitaire oeuvrera pour la mobilisation de plus de 100 millions de dollars us afin de soutenir les efforts internes des pays. En outre, elle a invité les Etats de la Mano River Union à ne pas prendre des mesures restrictives pouvant affaiblir les activités économiques des populations.
Elle a aussi demandé aux medias des pays touchés de donner la bonne information aux publics.
Dans son dernier bulletin datant du 31 juillet, l'OMS a annoncé l'enregistrement de 122 cas de maladie à virus Ebola, avec 57 décès, répartis en Guinée (33 nouveaux cas), au Liberia (80), en Sierra Leone (8) et au Nigeria (1). Il s'agit des cas suspects, ces probables et cas confirmés en laboratoire.
Au 27 juillet, le nombre cumulé de cas était de 1.323, dont 729 décès, selon l'OMS.
"La tendance de l'épidémie en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone reste instable, la transmission se poursuivant à la fois dans les établissements de santé et dans la communauté", a fait savoir l'OMS.
L'OMS a par ailleurs déclaré qu'elle "ne recommande pas que des restrictions aux voyages ou aux échanges commerciaux soient imposées à la Guinée, au Liberia ou à la Sierra Lone sur la base des informations actuellement disponibles".