La campagne cotonnière 2013-2014 n’a pas fini de révéler son vrai visage. Malgré le mystère dont on a semblé user autour de la production nationale et du processus d’égrenage du coton, les espoirs, comme un château de cartes, s’effritent continuellement au regard des chiffres qui résultent du processus. Et pour cause.
On aura tout essayé pour masquer la réalité aux populations, mais elle semble têtue, particulièrement en ce qui concerne les chiffres qui résultent de la campagne cotonnière 2013-2014. Pour l’heure, le constat qu’on pourrait dégager des récents chiffres qui peignent la vraie physionomie de la dernière campagne de l’or blanc au Bénin, n’est pas encore réconfortant. En effet, sur près de 307 mille tonnes de production nationale réceptionnée, on évalue jusque-là à un peu plus de 285 mille tonnes la quantité de coton égrenée par les usines autorisées par le gouvernement. Les chiffres indiquent par ailleurs que 11.213 tonnes de coton restent encore stockées dans ces usines et, 90.163 tonnes de coton graines, suite aux intempéries diverses que la production a connues, ne sont plus vendables à cause de leur état dégradé. Une situation qui vient confirmer ce que certains spécialistes du domaine avaient prédit. Environ cinquante milliards de Fcfa, avaient-ils avancé, évaluant ainsi les pertes globales qui découleraient de la campagne cotonnière 2013-2014. Dans leurs argumentaires en effet, ils avaient évoqué le fait que, vu qu’une bonne partie de la production nationale réceptionnée dans les usines a subi des effets divers de la nature, notamment l’humidité par-ci et des incendies par-là, on assisterait indiscutablement à terme, à une dégradation de la fibre et du coton graine produite. C’est à cela certainement qu’on assiste, encore que des témoignages de personnes ressources confirment bien la situation au sein de certaines usines. Mieux, ces spécialistes avaient parlé des encours de gestion subséquents à la quantité de coton qui reste encore stockée dans les usines. A ce niveau, ils ont été plus affirmatifs, parlant de l’intéressement des transporteurs, l’acquisition des bâches, la construction de silos de stockage et autres dépenses liées au processus. Tout compte fait, les pertes cumulées pour la campagne cotonnière 2013-2014 pourraient avoisiner la cinquantaine de milliards, ont-ils indiqué, avant de conclure que c’est la mauvaise politique d’exclusion par le gouvernement de certaines usines du processus d’égrenage, qui est ainsi récompensée.