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La Presse du Jour N° 2183 du 25/7/2014

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Opération ’’Vive la vie, dehors la mort sans casque’’ : La phase répressive a démarré le samedi dernier (Des grincements de dents chez les usagers, la joie chez les vendeurs)
Publié le lundi 4 aout 2014   |  La Presse du Jour


Obligation
© Autre presse par DR
Obligation de port de casque à moto : La répression démarre le 2 août prochain


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L’opération ’’Vive la vie, dehors la mort sans casque’’ est rentrée depuis le samedi 2 août 2014, dans sa phase répressive. Dans la première journée de cette opération, plus de trois cent motos ont été arrêtées par les éléments de la Police nationale dans les grandes artères d’Abomey-Calavi et de Cotonou. Dans l’ensemble, c’est à des grincements de dents qu’on assiste chez les usagers. Par contre chez les vendeurs de casque, c’est la joie totale.

Le port de casque est obligatoire sur les axes routiers. C’est désormais la mission que la Police nationale s’est assignée à travers l’opération ’’Vive la vie, dehors la mort sans casque’’ dont la phase répressive a commencé le samedi dernier. Tout comme hier dimanche, tous les motocyclistes et les passagers n’ayant pas porté de casque ce samedi ont été systématiquement interceptés par les éléments de la police nationale postés à tous les carrefours de la voie inter-Etat, et même sur certaines voies secondaires. C’était la chasse aux motocyclistes et passagers non porteurs de casque. Un effectif important de policiers était déployé par la hiérarchie policière pour la réussite de l’opération. D’Akassato à Cotonou, en passant par Abomey-Calavi et Godomey, les «sans casques « n’avaient pas de chance de passer sans être pris dans le filet de la police. A Calavi comme à Cotonou, l’opération a été suivie. Plus de trois cent motos ont été saisies et remises à la disposition du commissariat central de 8h à 14h. Mais dans le rang de la population (motocyclistes et passagers), c’est le mécontentement total.

Une opération à repenser, selon la population

Pour le commun des Béninois qui perçoit mal cette réforme policière, l’opération ’’Vive la vie, dehors la mort sans casque’’ est mal menée. Des propos des uns et des autres, l’opération ne répond pas au contexte de la ville de Cotonou où elle est plus menée. « Cotonou étant une ville économique à statut particulier, elle reçoit tous les jours des flux migratoires très importants. Où est-ce que ces étrangers trouveront des casques pour circuler afin de vaquer à leurs différentes affaires économiques ? », Se demandent bon nombre de cotonois qui trouvent en cette opération une agitation. Pour d’aucuns, cette opération, telle que menée, est loin d’être pensée comme une reforme qui vise réellement à préserver la vie de la population. « C’est une politique pour faire écouler les casques de la femme d’une autorité de ce pays. Pour avoir des clients, chacun de nous sommes obligés de payer deux casques. Or, les temps sont durs pour nous », agitent bon nombre de cotonois à l’instar des d’un groupe de conducteurs de taxi moto rencontrés au kiosque sis non loin de la morgue du Cnhu-Hkm de Cotonou. Mais pour la police, le port de casque n’est pas une reforme de la police. La police ne fait qu’exécuter le décret du 27 avril 1972 et les dispositions de l’arrêté du 7 mars 2006.

10.000F plus frais de fourrière exigés aux motocyclistes indélicats !

Selon le décret du 27 avril 1972, tous les motocyclistes sans casque qui vont tomber dans les mailles de la police payeront une somme de dix (10) milles F Cfa comme amende. En plus de cela , ils seront contraints à payer les frais de fourrières. Pour le directeur adjoint de la Police nationale, ces frais varient d’une moto à une autre et selon le nombre de jours que la moto aura à passer au commissariat. Ils peuvent être compris entre 1500 et 2000FCA par jour, selon les cas.

La spéculation des casques

Comme on pouvait s’y attendre, les acheteurs se sont confrontés à la spéculation des casques, le premier jour de la répression. Le prix de casque est passé de 7500F à 13500F pour certains. Et pour d’autres, de 5500 à 9500F. Les vendeurs de casques face à la demande forte de leur clientèle, ont fait l’option d’augmenter les prix de vente des casques. Certains vendeurs de casque ont fait de véritables chiffres d’affaire du jeudi 31 juillet au samedi 2 aout 2014, date du démarrage de la répression. « Moi j’ai vendu de 8h à 13h plus de deux cent casques. Imaginez mon chiffre d’affaire ! », a confié Amadou Asso, vendeur de casques à Godomey. « Cette répression nous a profité », a ajouté son voisin Ali Moulifatou, également vendeur de casques qui a souhaité que le marché reste aussi florissant cela jusqu’à la fin de ce mois.

La répression policière tourne mal

Le samedi 02 août 2014 était la date limite pour tous les motocyclistes béninois de se procurer d’un casque et de le porter. Samedi dernier, la police nationale s’est déployée à Cotonou et Abomey Calavi pour contrôler et punir les récalcitrants. Sauf que cette répression a mal tourné.

Le carrefour de Mènontin porte encore les traces de l’intifada qu’il a connu samedi dernier. On se croyait dans la bande de Gaza où les habitants palestiniens défendent leurs terres contre l’occupant israélien. Mais à Mènontin à Cotonou, c’étaient des populations qui ont laissé éclater leur colère après ce qu’elles appellent une «bavure policière». Au centre des affrontements Populations-policiers, la répression pour non port de casque des motocyclistes. Selon les déclarations des populations et du Directeur général adjoint de la police nationale, un motocycliste a été interpellé au niveau de ce carrefour. Pour les témoins et selon l’intéressé même, n’ayant pas un casque, il a dû trainer sa moto d’Akassato jusqu’à ce carrefour. Malgré cela, il a été interpellé. Selon l’intéressé, il a été violenté alors qu’il implorait la clémence des policiers de le laisser partir avec sa moto parce qu’il ne la roulait pas. Du côté des populations, le motocycliste interpellé a été plutôt battu par les policiers. Ce qui est sûr, le nommé Cyriaque Tessi s’est retrouvé aux urgences de l’hôpital de Mènontin où, selon des témoins, les médecins ont eu du mal à le sortir de l’inconscience dans laquelle il a été transporté là. Sur le plateau du «Grand Format» de Canal3 hier, dimanche 03 août 2014, le Directeur général adjoint de la police nationale a fait savoir qu’informé, il s’est aussi porté aux urgences dudit hôpital. A nos confrères de la télévision Canal3, la victime dit n’avoir pas été battu mais violenté par les policiers. Aux dernières nouvelles, le Sieur Cyriaque Tessi va mieux et a même quitté l’hôpital. Mais les populations ont vengé ce qu’elles appellent bavure policière. Elles ont brûlé des pneus et ont affronté durant des heures les forces de l’ordre. Ces dernières ont dû user de gaz lacrymogène pour disperser la foule en furie. Idem hier à Vodjè. Pour le Dgpn/adjoint, Nazaire Hounnonkpè, c’est un montage des populations, juste pour freiner la détermination de la police dans la répression. Si non, il ne comprend pas pourquoi c’est après le départ des policiers du carrefour de Mènontin qu’elles ont commencé leur mouvement.

Euloge Badou

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