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Le Matinal N° 4402 du 31/7/2014

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Port obligatoire de casque : La répression entre dans sa phase active
Publié le lundi 4 aout 2014   |  Le Matinal




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Le samedi 2 août 2014, le « port obligatoire de casque » pour les motocyclistes, instauré par le Décret n° 72-113 du 27 avril 1972 est entré en vigueur au Bénin, particulièrement à Cotonou et ses environs. Les forces de l’ordre ont été déployées à tous les carrefours de la ville pour réprimer les récidivistes. Voici le constat de la première journée de répression.


Comme annoncée, la répression policière a commencé. Très tôt, le matin de la journée du samedi deux (02) août 2014, des éléments de la police nationale ont été déployés à tous les grands carrefours de la ville pour interpeller tous les motocyclistes non casqués au grand désarroi de la plupart des usagers de la route et des populations. Au carrefour Ménontin, le samedi, les interpellations ont dégénéré en soulèvement populaire. La même scène a été vécue à Vodjè et Gbégamey le dimanche aux environs de 13 heures. Aucun décès mais des édifices publiques ont été détruites et des arrestations opérées dans le rang des usagers, à Godomey et Vodjè. Plusieurs motos dont les conducteurs étaient sans casques ont été saisies par la Police. Pour les conducteurs en règle mais qui remorquent des gens sans casque, la police fait descendre simplement ces gens et laissent le conducteur partir seul.
Dans le rang des populations, les appréciations sont diverses. Pour certains, cette décision serait la bienvenue pour limiter les cas d’accident. « C’est une bonne chose. Mais, les moyens font défaut… », affirment Irène, élève en classe de 1ère, âgée de 18 ans et Glwadys, étudiante de 23 ans. Opinion que ne partagent pas beaucoup d’autres. En effet, certains citoyens trouvent qu’ajoutée au respect de la piste cyclable et de l’immatriculation, la dernière réforme policière devient un calvaire. Pour eux, le Gouvernement devrait les laisser vivre comme bon leur semble. Epiphanie, revendeuse de divers, nous a confié que « c’est une bonne chose », mais déplore le coût élevé et la qualité des casques. Et pour corroborer les dires de sa consœur, dame Elise ajoute : « on ne trouve déjà pas assez à manger et on ne va pas se permettre d’investir dans des casques de mauvaise qualité ». Elle a souhaité, par ailleurs, que les autorités distribuent ces casques aux populations.
Considérés comme les véritables victimes de ladite répression, les conducteurs de taxi-motos, pour leur part, s’insurgent contre les autorités. Taofick, un Zémidjan ( conducteur de taxi-moto » de 35 ans, soutient que le port de casque va accroître le taux de braquage. « Le casque nous empêche d’entendre les klaxons, de voir la beauté de la femme si elle porte un casque. La vitre du casque nous empêche d’avoir une bonne vue sur la circulation… », affirme-t-il. Et il renchérit « Je suis contre le fait qu’on fasse descendre les clients de nos motos parce qu’ils n’ont pas de casque. Ce n’est pas au « Zém » de fournir un casque au client. Qui sait quelle formule magique, il a prononcé sur le casque avant de le donner au client ? Par le biais du casque ensorcelé, le « Zém » peut amener son client n’importe où pour le donner en sacrifice. Je souhaiterais qu’on mette dans un tiroir le dossier ‘’port de casque’’ et qu’on s’occupe des maux réels de notre pays le Bénin… ».

Bertrande Kangan et Sébastien Godonou (Stg)

Les populations expriment leur mécontentement

Le port obligatoire de casque pour les motocyclistes est un casse-tête pour les populations béninoises depuis le 02 août 2014. Ces derniers avancent plusieurs raisons justifiant ce fait.
Pour la majeure partie de la population rencontrée, la loi portant obligation du port de casque est une « abomination ». Gontran est mécanicien de profession. Il est hostile au port de casque. Pour lui, il est inconcevable que la police use de moyens tels que la saisie des motos pour obliger les motocyclistes à acheter le casque. « Affaire de casque, c’est dangereux, c’est sévère, le prix est trop », s’est-il indigné. Quant à Mireille, une coiffeuse, le port de casque est une bonne chose. Loin de s’y opposer, elle adhère au port de casque, mais condamne le fait que ce soit obligatoire et les moyens utilisés par la police pour y contraindre les motocyclistes. Elle estime que l’obligation de porter le casque affecte la population. « Le casque est bon, mais les gens n’ont pas les moyens de s’en procurer ». Johny et Sonia, tous deux étudiants affirment respectivement « rien à foutre » ; « ’j’ai garé ma moto pour laisser passer l’orage ». Ils ne manquent pas de faire remarquer que le prix du casque constitue un handicap pour eux et pour la population. Une mère de famille ayant requis l’anonymat ajoute que « les casques sont de qualité douteuse et que l’interpellation des motocyclistes entraîne des accidents ». Une autre a fait comprendre avec colère que des policiers l’ont arrêtée au niveau de ciné le Bénin. Elle en conclut alors que « l’histoire de casque fait l’objet d’une très mauvaise organisation ».
Les mêmes individus interrogés se sont accordés sur le fait qu’il faille laisser plus de temps à la population pour s’habituer au port de casque. De plus, ils estiment qu’une vaste campagne de sensibilisation est nécessaire. « On pourrait aller jusqu’à distribuer les casques de bonne qualité aux populations, comme ce fut le cas dans l’opération ‘’ dix millions d’âmes, dix millions d’arbres », selon la plupart des usagers rencontrés.


Hermas Akpovo & Sarah Boco (Stag)



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