La patronne de l’Eglise de Banamè est fâchée contre le Chef de l’Etat Yayi Boni. Dans une émission radiodiffusée, elle n’est pas allée du dos de la cuillère pour le faire savoir. Elle déclare la guerre au président de la République qui serait en train de la persécuter. Elle fait d’abord le récit d’une rencontre infructueuse….
C’est vrai notre fête d’ascension a été prévue pour les dates indiquées (Du 14 au 17 août 2014). Mais comme vous l’avez appris, nous avons demandé à tous les ‘’Daagbovi’’ de se rendre sur la colline avant la date prévue. Et là, où nous sommes maintenant, nous sommes déjà sur la colline. Tous les Daagbovi sont déjà là. Si nous avons changé la date, c’est parce que nous avons appris des choses. Nous avons eu des informations et de sources très sûres. Comme vous le savez déjà, c’est Yayi Boni lui-même qui nous a invités, il y a 5 mois à la Présidence. Et c’est lui-même qui a exprimé le besoin d’avoir un récépissé qui va l’aider à nous protéger. C’est ce qu’il a bien dit. Il a dit qu’il faut que nous ayons un récépissé, que nous soyons enregistrés pour qu’il puisse assurer notre sécurité, pour qu’il puisse protéger et protéger les ‘’Daagbovi’’. Si non, nous n’avons pas besoin de récépissé avant que la mission de Banamè ne continue. Mais comme il a dit ça on a accepté. Il nous a dit aussi que les ‘’Daagbovis’’ ont le droit d’adorer le Dieu de leur choix. Et que nous sommes dans un Etat de droit, dans un Etat laïc et qu’il nous supplie de bien vouloir arrêter nos enseignements, nos sorties dans les lieux publics et de nous cantonner sur la Colline à Banamè, jusqu’au moment où nous aurons notre récépissé. Et devant nous, il a instruit le ministre de l’intérieur de nous délivrer le récépissé au plus dans un délai d’un mois. Et nous avons vu sa bonne foi à aider Banamè. Deux semaines après, il a encore envoyé une équipe gouvernementale nous rencontrer et faire la paix avec nous. Comme quoi, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, on ne s’est pas compris et que les choses ne se sont pas passées comme souhaité. Et il a invité au calme et a demandé de lui faire confiance et que le récépissé sera prêt dans un mois au plus tard. Aujourd’hui, cela fait 5 mois, nous avons attendu le gouvernement en vain. Nous leur avons adressé des courriers, beaucoup de courriers. Ils n’ont pas répondu. Nous les avons appelés. Ils n’ont pas répondu. Tout ce qu’ils nous ont demandé, on l’a fait. Notre dossier a été déposé depuis 5 mois. Et ils ont eu à faire beaucoup d’amendements, de réformes et nous avons accepté, parce que nous voulons la paix. Nous ne voulons pas affronter le gouvernement. Nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes là pour détruire le mal, la sorcellerie, le diable. Donc, nous avons simplement accepté tout ce qu’ils ont demandé de faire.
Du chantage
Maintenant, de 1 mois nous sommes passés à 5 mois. Le gouvernement ne réagit pas. Et maintenant, le gouvernement instruit encore les maires, les préfets, les délégués des quartiers, les procureurs de la République. Il instruit le ministre de l’Intérieur, le ministre de la défense et partout où on va maintenant, on nous demande récépissé. Et ils en font un chantage. Or, nous savons pertinemment, connaissant la loi, que nous n’avons pas besoin de ce récépissé pour travailler. Banamè n’a pas besoin d’être enregistré. Nous existons et c’est à titre déclaratif selon la loi 1901. Point final. Ce sont eux qui ont senti le besoin de nous délivrer de récépissé. Ce n’est pas nous qui sommes dans le besoin. Maintenant, ils refusent de nous délivrer le récépissé, nous ne savons pas pour quelle raison. Ils en font encore un chantage. Partout, on dit qu’on n’a pas de récépissé alors que nous sommes dans un Etat de droit et nous avons les mêmes droits que tous les citoyens béninois. Yayi Boni a décidé de faire la chasse à Banamè. Comme nous, on ne s’est pas laissé faire et qu’on a continué nos tournées sans le gouvernement et malgré tout, la dernière fois on devrait se rendre a Kouhounou, on a eu le reçu, les formalités ont été remplies en bonne et due forme des semaines même avant. Mais 48 heures avant les événements, le Dg du stade de l’amitié appelle, pour nous dire de venir chercher notre argent et lui ramener le reçu. On n’a pas voulu faire de l’affrontement. Chers Béninois, nous prenons à témoin l’opinion publique nationale et internationale. Nous prenons tous les Béninois à témoin de ce qui veut se passer désormais dans ce pays. Le stade de l’amitié nous a été interdit et pour quelle raison ? Toutes les autres confessions religieuses ont le droit d’aller au stade de l’amitié sauf Banamè. Or, c’est un Etat de droit. Qu’est-ce ce que Banamè a fait au gouvernement pour mériter cela ? Qu’est-ce que Banamè a fait de mal aux béninois ? Au contraire, Banamè lutte pour que la sorcellerie soit régressée. Banamè lutte contre le mal, contre la misère, contre la pauvreté, contre la sorcellerie qui est en train de faire des ravages aujourd’hui.
Pèlerinage anticipé
Nous avons appris de sources très sûres et officielles que Yayi Boni a instruit le ministre de l’intérieur et de la défense pour militariser les lieux. Militariser la Colline et militariser tout Banamè. Barrer la voie aux Daagbovi qui viennent de partout du monde, mettre des militaires, des soldats tout le long du chemin, pour qu’on les empêche de venir sur la Colline. Quand nous avons appris cela, et comme nous sommes des personnes responsables, et que nous ne pouvons pas laisser nos fidèles se faire abattre, nous avons pris nos dispositions. Donc nous sommes déjà sur la colline. Tous les Daagbovi sont déjà là. Nous attendons les soldats que Yayi Boni va envoyer pour nous abattre. Nous avons déjà prévenu les mass-médias à l’international. Certains sont déjà sur les lieux. Nous invitons aussi la presse béninoise, et les mass-médias à venir assister à la scène. Il veut provoquer une crise, et en profiter…. Si le pays est dans un état critique, le président peut en profiter pour décréter l’état d’urgence et rester encore au pouvoir pendant un bon moment. Regardez comment il a mis ce pays à genoux. C’est une dictature, nous n’avons plus de démocratie. Que les populations jugent elles-mêmes Yayi Boni. Le Bénin est en danger