Le blocage du processus électoral au Bénin continue de faire des vagues ... de critiques. Les dernières réactions en date sont celles du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et de l’Union fait la nation (Un). Pour les deux formations de l’opposition, le chef de l’Etat a une très grande responsabilité dans l’inorganisation des élections communales et locales depuis 2013.
A quand la fin du processus de correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) en vue de l’organisation pratique des élections communales et locales reportées en 2013 ? Cette interrogation a encore fait de grands bruits à la veille de la célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance. En effet, la question de l’organisation des élections est cruciale dans la mesure où elle etablit la consolidation de la democratisation en assurant l'expression du choix citoyen pour la direction et la gestion de l'Etat. Dans le contexte béninois actuel, les communales et locales font l’objet de moult supputations étant donné qu’elles ont été déjà reportées en 2013 et rien ne présage de leur tenue cette année 2014. Deux réactions non négligeables ont été enregistrées à cet effet, ce 31 juillet 2014. Il s’agit de celle du Parti du renouveau démocratique (Prd) et celle de l’Union fait la nation (Un). Deux réactions qui confèrent au gouvernement de Boni Yayi la responsabilité entière du blocage observé dans le processus de correction et d’actualisation de la Lépi et l’imbroglio lié au non renouvellement du mandat des élus locaux depuis 2013 au Bénin. Pour le représentant du Prd, Charlemagne Honfo, le président Boni Yayi bloque les élections pour finalement imposer la Lépi tronquée qui l’arrange. « C’est Yayi Boni qui bloque l’actualisation de la Lépi. Il refuse de donner les moyens au Cos/Lépi. C’est lui qui ne veut pas des élections. Il veut traîner les choses pour imposer l’ancienne Lépi qui l’arrange… », a laissé entendre le porte-parole du Prd, Charlemagne Honfo. Le représentant du Prd a estimé que c’est « le Chef de l’Etat qui est au cœur de tous les problèmes que vivent aujourd’hui les Béninois, parce qu’il ne fait pas preuve d’humilité. En définitive, il a invité le peuple à s’armer de courage pour l’assaut final en ce sens qu’il aura forcément alternance au sommet de l’Etat en 2016. »
> Du côté de l’Un, Théophile Montcho parlant de la correction de la Lépi, a indiqué que l’Union se prépare pour une sortie musclée. « Sur la Lépi, nous avons posé des questions qui restent encore sans réponses. Nous avons reçu une lettre injurieuse du président du Cos-Lépi. Ce qui se passe là-bas est suffisamment grave pour que nous ayons des élections équitables. On ne peut pas se taire », a-t-il déclaré. Antoine Kolawolé Idji, Vice président de l’Union a été un peu plus précis sur le sujet: « … Notre souci, c’est un Bénin solidaire. Yayi ne fera pas une seconde de plus à la fin de son mandat. »
Réactions à la veille du 1er août
Les déclarations des représentants du Prd et de l’Un à la veille de la célébration de la fête nationale béninoise visent à souhaiter les bons vœux à leurs militants et réchauffer avec eux les liens … pour les futurs rendez-vous avec les urnes. Elles visent également à faire entendre aux Béninois, un autre son de cloche que celui du gouvernement béninois et de son chef lors de la commémoration des 54 ans de l’indépendance du Bénin. Les agissements du gouvernement sont décriés par l’opposition constituée depuis 2009. Le Prd, un allié de la majorité présidentielle aux lendemains de la Présidentielle de 2011 accuse Boni Yayi d’être à l’origine des blocages au niveau du processus de la Lépi et de la tenue des communales et locales. Des réactions qui accusent le gouvernement de vouloir tout contrôler et tout gérer à sa guise et en violation des lois existantes. Quand on sait que le chef de l’Etat, dans son message à la nation à la veille de la célébration de cette fête du 1er août, a déclaré que les élections seront organisées sans préciser quand et comment, il y a de quoi en déduire que les préoccupations de l’opposition sont restées sans réponse. Reste à savoir si elle se limitera à ces simples déclarations.