L’ultime plénière devant déterminer la voie à suivre à propos du retrait ou non du droit de grève aux magistrats s’est soldée par un échec. Les députés ne sont pas parvenus à accorder leurs violons. Pour mettre fin aux tiraillements qui risquent de porter atteinte à l’image de l’institution parlementaire, le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, a dû prendre ses responsabilités. L’option faite en suspendant la plénière et en renvoyant dos à dos les protagonistes s’accommode de l’intelligence du professeur.
Trêve de discussions stériles. Le président de l’Assemblée nationale vient de prouver qu’il est un grand homme en prenant la décision de suspension de la plénière de ce mardi 5 août 2014. L’institution parlementaire étant en conflit avec elle-même, son président, à la manière d’un arbitre, a sifflé la fin de la partie. Nago l’a fait en demandant la reprise du dossier par les signataires. Le président de l’Assemblée constate qu’au plan juridique, les députés ne sont pas parvenus à modifier l’article 18 de la loi n°2001-35 portant statut de la magistrature du 21 février 2003. Il constate par ailleurs, qu’au plan politique, les députés de la majorité parlementaire et ceux de la minorité n’ont pas pu vider le dossier. Analysant certainement, dans son for intérieur, les propos des uns et les raisonnements des autres, aussi logiques que dénudés de sens, le président de l’Assemblée a préféré finalement la carte de l’apaisement et surtout de l’intelligence. Ainsi donc, tirant les conclusions de l’échec patent des Représentants du peuple à modifier facilement l’article d’une loi, depuis deux lunes, il a décidé de renvoyer implicitement les députés devant la Cour constitutionnelle. Il a déclaré qu’à ce stade du processus, l’Assemblée est incompétente pour poursuivre l’étude de ce dossier. Du coup, c’est l’image de l’Assemblée nationale qui est redorée. Nago a certainement tenu compte des propos recueillis sur le terrain lors de sa tournée parlementaire. Car, les mandants s’étonnent de ce qui se passe et se dit au parlement. Ces informations ont inspiré à coup sûr le président Nago à ne pas soumettre de force, le vote de la loi modifiant l’article 18 de la loi n°2001-35 portant statut de la magistrature. Il revient maintenant à la Haute juridiction constitutionnelle de départager les protagonistes, si des députés la saisissent. Et là tout le monde attendra l’attitude de l’autre professeur.