‘’Le Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin’’ est exaspéré par la situation socio-économique et politique du Bénin qu’il qualifie de «dérives du pouvoir en place». C’est pour crier son ras-le-bol, et proposer quelques pistes de solutions pour remettre le pays sur les rails, qu’il a organisé une rencontre hier mercredi 6 août à Cotonou, avec des femmes venues de toutes les régions du pays.
Des femmes béninoises, à travers le ‘’Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin’’ affûtent leurs armes pour barrer la voie à un éventuel 3è mandat au chef de l'Etat. Pour la cause, elles se sont fortement mobilisées hier à Cotonou. Venues de tous les coins du Bénin, pancartes en main, scandant en chœur des refrains de la période révolutionnaire et des slogans hostiles au régime actuel, elles se sont mises au devant de la scène pour dire leur soif de retrouver enfin un ‘’Bénin nouveau’’. Le procédé pour y parvenir est clair: se tenir prêtes pour empêcher le chef de l'Etat actuel de briguer un 3è mandat. Visiblement très remontées contre ce qu’elles qualifient de dérives du pouvoir en place, ces femmes ont affiché leur volonté à le contrarier dans ses initiatives qui ‘’portent entorse’’ au développement et qui ‘’violent les libertés démocratiques et l’Etat de droit au Bénin’’.
A travers leur mobilisation, elles disent avoir mal aux entrailles et se sont engagées à réécrire les pages glorieuses de l’histoire du pays. Pour elles, le bateau-Bénin est en train de chavirer et il faut parer au plus pressé pour le sauver. Le tableau peint sur la situation sociopolitique et économique du pays en dit long sur leur état d’âme et leur crainte de laisser aux générations futures un «Bénin digne». Au cours de cette même rencontre, plusieurs sujets d’actualité ont été décortiqués. Des critiques et des analyses, on retient que le pays se porte mal dans les domaines de l’éducation, notamment en ce qui concerne la gratuité des enseignements maternel et primaire, le programme des micros crédits aux plus pauvres… un bilan mitigé également dans le domaine de la justice, de la gouvernance et de l’amélioration du climat des affaires. Rappel de dates et de faits, documents et exemples à l’appui, elles ont évoqué à chaque étape, les promesses non tenues du gouvernement. Mieux, les bases éthiques et morales ont disparu du champ politique béninois, ont-elles laissé entendre.« Au lieu d’en prendre conscience et de chercher à renouer avec les nobles traditions héritées de nos anciens, nos dirigeants cherchent constamment à nous distraire en suscitant de faux débats sur des sujets d’intérêt national », déplore la coordonnatrice du Groupe, l'ancien ministre Rafiatou Karimou. Au regard de la situation décrite, il est impérieux et urgent de se réveiller et de dire non comme les membres du parti ‘’Alternative citoyenne’’, ont-elles lancé. «Que chacune de nous prenne sa part dans l’œuvre de construction de l’unité nationale. Ceci est capital, si nous voulons que notre pays survive et devienne véritablement une nation», poursuivent-elles. Dans la déclaration qui a sanctionné la fin des travaux, Amissétou Affo Djobo rappellera également la détermination des femmes à barrer la route aux tares que sont: «Le non respect de la Constitution, de la démocratie et de l’Etat de droit, la privation et le bâillonnement des libertés et des droits de l’homme, la corruption… ». Les messages de sensibilisation des femmes ont été repris dans plusieurs langues locales du pays pour faire comprendre à l’assistance l’enjeu.A la tribune, plusieurs personnalités se sont succédé pour encourager l’initiative. Les députés Eric Houndété, Sacca Fikara, Candide Azanaï ainsi que les présidents du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques, Antoine Détchénou, du parti ''Alternative citoyenne, Joseph Djogbénou'', Philomène Zountchégbé, représentant l’honorable Claudine Prudencio, n’ont également pas porté de gants pour dénoncer ce qu'ils qualifient de dérives actuellement. Chacun d’eux a réitéré son soutien ferme aux initiatives du ‘’Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin’’.