Le procès sur l’assassinat du juge Séverin Coovi qui a repris avec les débats le lundi 04 août 2014 et suspendu pour reprendre ce jeudi 7 août 2014 a été finalement reporté. Le député Rachidi Gbadamassi dont la comparution était vivement attendue, a encore brillé par son absence. Et ceci, au grand regret des avocats de la partie civile et du désarroi des avocats et parents de Raïmi Moussé et Amadou Ramane, deux des trois inculpés.
Les avocats de la partie civile réclamaient très sérieusement la comparution de l’honorable Rachidi Gbadamassi, pour écouter son témoignage dans l’affaire de l’assassinat du juge Coovi. Mais ce sera peine perdue pour l’instant. Le député a brillé par son absence une fois encore avant que le verdict ne tombe jeudi 07 août 2014. Les débats se sont poursuivis à la cour d’appel de Parakou malgré l’absence du député. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la partie civile ont fait remarquer que beaucoup de pistes ont été négligées dans ledit dossier. Ils vont plus loin pour affirmer : « que l’instruction a été bâclée ». C’est d’ailleurs les raisons qui fondent ont-ils soutenu, leurs arguments pour qu’ils plaident pour le report des débats à la prochaine session des assises. Pour les avocats qui défendent les intérêts de Raïmi Moussé et Amadou Ramane, ils ont tous plaidé pour la mise en liberté provisoire de leurs clients. Mais hélas ! Leur requête n’a pas prospéré. Quant au ministère public, il va s’inscrire dans la logique de la poursuite des débats. Il rappelle également que l’absence de Rachidi Gbadamassi ne saurait constituée le motif du report des présentes assises. Pour lui, le ministère public, le témoin dont il s’agit n’est pas un témoin ordinaire. Il demande de faire appliquer absolument les lois qui régissent la République. En conclusion, l’on note que l’arrêt avant dire droit rendu à ce sujet est assez éloquent quant à la lettre et l’esprit de la loi, a conclu le ministère public. La Cour présidée par Huguette Balley Falanan va suspendre les débats et se retirer. A la reprise, silence dans la salle. Le verdict tombe. Aucun des présumés coupables ne bénéficiera de liberté provisoire. Et le procès est reporté pour les prochaines assises. Soit celle de novembre prochain ou pratiquement en 2015.
Au final, certains observateurs se désolent de ce que la suspension de près de deux semaines observée n’a pu permettre de faire évoluer le dossier.« Tout ça pour ça », s’est insurgé un ami d’un des prévenus. C’est le procès de toutes les hontes, s’est indigné un parent d’un des présumés coupables à la fin desdites assises. Et un juriste ironise : « c’est le procès de la justice béninoise » qui vient de se dérouler à la Cour d’assises de Parakou. Une bonne raison pour entendre le Procureur général faire observer que l’arrêt de renvoi devant la cour d’assises a puisé la procédure de tous les vices. Déjà neuf ans que Sévérin Coovi a été assassiné. Et dans une si scabreuse affaire de l’assassinat du premier président de la Cour d’appel de Parakou, va-t-on connaître un jour la vérité ?