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Le Matinal N° 4407 du 8/8/2014

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Pour propos attentatoires à l’ordre public : Yayi Boni va remercier Fatouma A. Djibril
Publié le samedi 9 aout 2014   |  Le Matinal


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© 24 heures au Bénin par DR
Mme Fatouma Djibrill ministre béninois de la Famille, des Affaires sociales, de la solidarité nationale, des handicapés et des personnes de troisième âge.


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La réaction du président de la République, Yayi Boni, est vivement attendue pour tranquilliser le peuple. Les propos tenus par sa ministre de l’Agriculture, Fatouma Amadou Djibril, sur un prétendu 3ème mandat, portent des germes de trouble à l’ordre public. Au regard de la gravité des faits, pour un président de la République qui ne veut pas s’éterniser au pouvoir, il urge de déposer Fatouma à la place qu’elle mérite. Out !

Fatouma Amadou Djibril, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, n’a plus sa place au gouvernement. Elle a fortement contredit le ‘’démocrate’’ Yayi Boni, président de la République, qui a clamé sous tous les toits qu’il ne veut pas d’un troisième mandat par respect pour la Constitution béninoise. Pour Yayi Boni, le peuple n’est pas au-dessus de la Constitution. En conséquence, il ne peut pas faire la volonté du peuple, si ses aspirations sont contraires aux principes démocratiques. Mais en affirmant sans ménagement que si « le peuple le désire, Yayi Boni fera un troisième mandat », cette dame a méconnu son patron. Les réactions suscitées par ces propos, notamment celles de l’honorable Eric Houndété qui a déclaré que « Yayi Boni n’aura pas une minute de plus le 06 avril 2016 », montrent à suffisance, que les propos de Fatouma Amadou Djibril sont porteurs de germes pouvant troubler l’ordre public. Pour cette faute, provenant d’une haute personnalité de la République, Yayi Boni a désormais l’obligation de s’en débarrasser. Au cas contraire, non seulement il cautionne le fait, et sème du doute dans les esprits sur ses annonces de quitter le pouvoir en 2016, mais, il fait du « deux poids, deux mesures ». Car, en 2006, les ministres Colette Houéto des Enseignements primaire et secondaire et Gaston Dossouhoui de l’Agriculture, n’ont pas péché autant, avant d’être remerciés. Pour la première, elle aurait juste résisté à une volonté de Yayi Boni pour se voir limoger du gouvernement. Pour le second ministre, il a suffi juste que des dévastateurs de coton, Hélicoverpa, s’en prennent à des champs de coton à Banikoara, pour que le nouvel homme fort du Bénin, prônant le changement, prenne ses responsabilités. Par parallélisme de forme et surtout au regard de la gravité des propos de Fatouma Amadou Djibril, la décision de son limogeage devrait être déjà prise. Ça ne fait que trop traîner.

Ballon d’essai !

Les velléités de Yayi Boni pour la révision de la Constitution, afin de s’éterniser au pouvoir, peine à aboutir. Son silence à la suite des propos dangereux tenus par la ministre Fatouma Amadou Djibril, inquiète ainsi que la lenteur qui caractérise sa prise de décision pour l’éjecter du gouvernement. Sinon, tout porte à croire que la ministre était en mission pour le Chef de l’Etat et qu’elle a bien joué. Si tel est le cas, c’est donc un ballon d’essai que Yayi Boni lui a demandé de lancer. C’est ce ballon que n’avait pu dégager l’ex-ministre Rékyath Madougou, qui jouait à l’équilibriste à sa reprise de fonction consécutive à sa maternité. Fatouma y est allé avec des mots simples, accessibles à tous et englobant le peuple. Elle a su bien le dire, qu’on croirait que ce n’est pas Yayi Boni qui serait demandeur d’un troisième mandat. Fort heureusement, le N° 2 du gouvernement, le professeur François Adébayo Abiola, a vite récusé ces propos qui ne sont pas de nature à préserver la paix sociale par les temps qui courent. Le Bénin est à une saison où on ne sait à quel moment seront organisées les élections communales. Pendant ce temps, l’échéance des législatives s’approche à grand pas en 2015. Puis en 2016, ce devrait être le tour de la présidentielle. C’est dans ce contexte où les rendez-vous des échéances constitutionnelles préoccupent tout le peuple, que Fatouma Amadou Djibril, tient des propos aussi dangereux. En se débarrassant de cette ministre, Yayi aurait confirmé sa volonté de prendre effectivement congé des fonctions de président de la République en 2016. Au cas contraire, par ce ballon d’essai, il actionnera les ‘’siens’’ à marcher pour réclamer un troisième mandat. Quant au vrai peuple, il lui est recommandé de redoubler de vigilance pour veiller sur les acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990, qui a donné naissance au renouveau démocratique au Bénin.

JCK

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