La 7ème édition du Festival international Adjra s’est achevée. Le point d’orgue de cet événement qui a débuté le 4 août dernier à Sè, un arrondissement de la commune de Houéyogbé, était la « Soirée Trophées Adjra ». C’était dans la soirée du samedi 09 août dernier. Une soirée qui a consacré trois différentes gloires. La première, c’est Albert Bessanvi, alias GbessiZolawadji. Artiste de la musique traditionnelle depuis plusieurs décennies déjà, l’homme a été honoré non pas pour le nombre d’années qu’il a consacrées à la musique traditionnelle, mais pour sa constance à promouvoir le rythme endogène « Agbadja » qu’il a façonné sans jamais le corrompre avec des instruments modernes à outrance. Une promotion qui lui a d’ailleurs permis d’exporter son talent au-delà des frontières nationales, aux dires du promoteur du festival international Adjra, Erick Thom’Son. Toute chose qui vient de lui donner droit, pour la première fois, au TrophéeAdjra dans la catégorie de la »Chanson endogène d’Afrique » soutenue par une mention spéciale, « Prix ALA AZON NDJE » symbolisé par une enveloppe financière ayant accompagnéle trophée que l’artiste a reçu.Et ça, GbessiZolawadji en était ému. Pour lui, ce n’est pas une invite à la retraite musicale, mais plutôt un stimulateur pour poursuivre la promotion de ce rythme qu’il considère comme un patrimoine de la région Mono-Couffo. L’autre gloire célébrée à cette occasion, c’est le chef du culte TronKpétoDéka, Gilles Yves Sèho connu sous le pseudonyme de « HounnonBéhoumbéza ». Il a été honoré, aux dires du promoteur du festival Adjra, pour son investissement personnel dans la promotion des valeurs culturelles endogènes. Et c’est dans cette catégorie qu’il a été identifié pour recevoir ce trophée dédié aux personnalités et institutions d’Afrique. Un honneur qu’il prend à son profit comme un tremplin pour mieux faire. Car, pour lui, le développement de tout pays passe par l’affirmation de son identité culturelle et cultuelle. Le 3ème trophée Adjra est celui de la catégorie « Promotion de l’industrie culturelle ». Il a été décerné à l’autre gloire de la soirée, le professeur Bienvenu Akoha. Directeur du Conservatoire des danses cérémonielles et rituelles d’Abomey, il se bat au quotidien pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel du Bénin. Et c’est ce combat que lui a reconnu le promoteur du festival Adjra.
Et enfin, un géant concert à forte dose endogène aussi !
Sur un podium installé en plein cœur de l’hôtel Pôle Nord où s’est déroulé l’événement, des artistes ou groupes d’artistes à l’instar du Nigérien MalamBarka, EyadémaYassih du Togo, Towara, Norberka et Anice Pépé du Bénin, Siguidiya Percussion du Mali ont presté. Mais à tous, il est imposé un challenge fondamental. Aucun instrument musical moderne ne devrait résonner sur la scène. Et ce dans un décor qui rappelle les cases Tata Somba du septentrion. Ainsi, la « Timou » se substitue à la guitare, les « balafons » au piano, le « Jembé » et le « tambour lourd » à la batterie pour plonger les spectateurs dans les rythmes endogènes des différents pays ayant été invités au concert de clôture de la 7ème édition du festival international Adjra. Une spécificité qu’aussi bien le ministre de la culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme du Bénin, Jean-Michel Abimbola que son homologue du Togo, Madame KouméaloAnaté ont fortement apprécié. Tous ont d’ailleurs promis la disponibilité de leur gouvernement respectif à soutenir le festival Adjra afin qu’il grandisse davantage. Un événement pour lequel un nouveau rendez-vous est pris pour l’année 2016.