Le Directeur général du Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) de Cotonou, le Colonel Idrissou Abdoulaye a apporté un démenti formel aux informations qui ont fait état d’un cas de maladie à virus Ebola, qui serait admis au sein de l’hôpital. Intervenant sur les ondes nationales, il a affirmé que ses services jusque-là n’ont encore enregistré aucun cas et que plutôt, c’est un patient atteint d’hépatite B qui serait à la base de ces fausses rumeurs. Le DG/CNHU a d’ailleurs pris des dispositions formelles depuis que la nouvelle d’un cas suspect identifié au Bénin a été rendue publique. Ces dispositions consistent à donner des instructions à tout le personnel de l’hôpital soignant ou non, pour le respect rigoureux de l’hygiène à tous les niveaux. Une note de service affichée partout au CNHU renseigne davantage sur la teneur des précautions prises à l’interne pour parier à toute éventualité, au cas où un patient infecté par ce dangereux virus y serait admis. Mais, pour le moment, le CNHU garde toute sa sérénité et a déjà mis en place un dispositif adéquat pour accueillir de tels genres de patients. Des dispositions sont également prises au plan national par les responsables du Ministère de la santé qui ont entamé depuis peu des campagnes de sensibilisation dans ce sens.
Déjà près de 1000 morts en Afrique de l’Ouest
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont intensifié ce week end leurs efforts pour contenir l’épidémie d’Ebola responsable de près de 1.000 morts, et espèrent pouvoir recourir à un anticorps expérimental ou un vaccin en cours d’élaboration. Selon l’AFP, le Liberia qui a décrété le 6 août l’état d’urgence pour 90 jours, a inauguré un centre d’appels téléphoniques pour améliorer la prévention essentielle pour limiter la propagation du virus à l’origine de cette fièvre hémorragique. L’épidémie déclarée en Guinée est la plus grave depuis la découverte en 1976 en Afrique centrale du virus qui se transmet par contact direct avec le sang et des liquides biologiques de personnes ou d’animaux infectés. La fièvre Ebola est hautement contagieuse et son taux de décès varie de 25 à 90%. Elle a fait plus de 960 morts sur près de 1.800 cas (confirmés, probables ou suspects) dans les quatre pays touchés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), évoquant une «urgence de santé publique de portée mondiale». En Sierra Leone, d’après l’AFP, quelques 1.500 militaires et policiers étaient déployés sous le nom de code «Opération Octopus» (pieuvre) pour veiller à l’application stricte des mesures anti-Ebola.
Ces mesures bouleversent le quotidien: lieux de loisirs fermés, déplacements limités, transport et distribution de produits de base perturbés. Des dispositions durement vécues surtout à Kailahun et Kenema (est), zones agricoles et minières en quarantaine depuis le 7 août. La Guinée avait annoncé samedi la fermeture de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Sierra Leone. Mais elle est revenue sur cette décision quelques heures plus tard: elle veut éviter une multiplication de déplacements transfrontaliers clandestins et préfère désormais «des mesures contraignantes» pour mieux contrôler les voyages. Au Sénégal, pays voisin de la Guinée, un premier cas suspect a été signalé dans le nord-est du pays, un Malien présentant des symptômes proches de ceux d’Ebola a été mis en quarantaine, dans l’attente des résultats d’analyses. Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria qui a déjà enregistré deux morts d’Ebola (sur un total de 13 cas), cherche à tout prix à éviter une propagation du virus. Il a suspendu les vols de la compagnie nationale gambienne sur son territoire jugeant ses mesures de précaution «insatisfaisantes» alors qu’elle opère, notamment, au Liberia et en Sierra Leone.