Le mercredi 06 août 2014 fut certainement pour le pape du régime politique un jour péniblement vécu. C’est en effet, le jour choisi par une association féminine pour brandir un carton rouge à Yayi Boni, des locaux de Azalai Hôtel de la plage de Cotonou.
Le regroupement est dénommé : Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin.
Ce groupe est coordonné par la 1ère femme ayant eu l’insigne honneur de diriger pour la première fois un département ministériel au Bénin sous l’ère révolutionnaire (1972 à 1990). C’était le ministère de la Santé. Puis, quelques années plus tard, elle retrouve un autre strapontin ministériel, celui de l’enseignement primaire et secondaire toujours sous un certain Mathieu Kérékou de l’ère du renouveau démocratique (1996 à 2006).
Elle, c’est Karim Rafiatou. La dame de fer. Telle est la réputation qu’elle s’est forgée au fil des années d’exercice ministériel. La revoilà sur le chemin d’enferrer Yayi Boni et tout le bataclan qui l’entoure sous son régime. Mme Rafiatou Karim avait à ses côtés des têtes de pont… je dirais des têtes crémaillères prêtes à cracher le feu... des feux sur tous ceux qui oseraient aller à l’encontre du respect de la loi fondamentale du Bénin.
Elles étaient, en sus, Adidjatou Mathys, ancienne ministre de l’Economie et des finances de Yayi Boni ; Amissétou Affo Djobo, ex-députée de la galaxie présidentielle yayiste ; Béatrice Lakoussan, magistrate retraitée et ancienne Conseillère à la Haac ; Christiane Omichessan, ancienne ministre des Transports sous Kérékou etc.
La dame de Sakété et ses collègues femmes leaders du Bénin ont été on ne peut plus clair dans leurs déclarations. Morceaux choisis : « Président Yayi, vous avez pris le pouvoir dans la paix en 2006. En 2016, vous laisserez le pouvoir dans la paix. Le 3ème mandat, on n’en veut pas ». « Il n’y aura pas de 3ème mandat. C’est deux mandats constitutionnels et vous dégagez ».
« L’article 42 de la Constitution béninoise ne lui permet pas de faire plus de deux mandats. Vous, femmes mobilisées, devez passer le message autour de vous. Yayi Boni : 2016, atterrissage forcé ».
Ces quelques déclarations de la galaxie féministe de Rafiatou Karim sont adressées sans ambages à qui de droit.
Désormais donc, plus rien ne sera comme avant pour ces dames. Elles l’ont affirmé et réaffirmé à travers un autre engagement qui fut pris. Elles ont promis que le territoire national sera désormais quadrillé pour le message républicain.
En effet, ces dames à la poigne forte ont clamé, haut et fort. que : « ce sera une mobilisation pour la défense des acquis de la démocratie… »
A ce sujet, elles préviennent, d’ores et déjà, que des comités communaux seront déployés sur toute l’étendue du territoire national pour porter un message, le vrai aux femmes qui sont la population le plus grande du Bénin.
Evidemment qu’à ces séances de sensibilisation républicaine, les maris des femmes béninoises n’y manqueront pas. Ainsi, tout le pays sera désormais emballé autour d’un message que ne verrait pas de bon œil ceux-là qui, tapis dans les arcanes du pouvoir Yayi Boni, voudraient que le régime de la Refondation continue son œuvre même au delà du 06 avril 2016. Mais qu’ils se le tiennent pour dit, il y a désormais une armée d’amazones déterminée à leur dire NON.
Que ces partisans de Yayi Boni cherchent à défendre leurs biftecks, c’est légitime. Mais toute légitimité n’est toujours pas digne d’être évoquée encore honorable d’être défendue pour peu que l’on a un peu de pudeur. Je suis conscient que très tôt des jouisseurs de pouvoir se rueraient dans les brancards pour m’opposer que la pudeur n’est pas la vertu la mieux partagée en politique. Et je leur répondrai comme on le dit vulgairement chez nous au Bénin : « Hooooooo… ayez un peu honte ».
Car, s’ils ne savent pas raison gardée dans ce virage politique immanquable pour le peuple, ils seront couverts de honte, d’avanie et de déshonneur. Ça, je ne leur souhaite pas. Mais, la vie est un choix. Si les partisans de Yayi Boni choisissent d’emprunter le chemin de la « folie », c’est avec bonheur que le peuple béninois les accompagnera vers la déchéance voulue par eux-mêmes. Pour cette œuvre de salubrité publique, le Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin est prêt le balai à la main pour nettoyer les écuries d’Augias.
En terme de première action annoncée par ces amazones des temps contemporains, c’est la marche de protestation que se prépare activement contre la décision de la Cour constitutionnelle de conditionner la tenue des prochaines élections au Bénin à la disponibilité d’une Liste électorale permanente informatisée (Lépi) qu’on a du mal à sortir des entrailles du Cos/Lépi.
Pour objectif, la « galaxie Karimiste » avec en tête son leader Rafiatou Karimou entend aller dire au professeur Théodore Holo et sa compagnie que le peuple béninois veut et réclame la tenue des élections municipales et locales afin de désigner démocratiquement leurs responsables locaux.
Autrement, ce serait priver le peuple de son droit le plus inaliénable : le droit de vote intimement lié aux droits de l’Homme. Faites le contraire et vous en porterez les lourdes responsabilités devant les mânes de nos ancêtres. C’est ce que je pense.