Entre le chef de l’Etat et les responsables des Centrales et Confédérations syndicales, ça n’a jamais été le parfait amour.
Boni Yayi vient encore d’en donner la preuve, le samedi 9 août 2014, à Klouékanmey à l’occasion du lancement du Programme de partenariat pour l’Education.
Le président de la République a encore taclé les responsables des Centrales et Confédérations syndicales. La raison, cette fois-ci : les «faibles» taux de réussite aux derniers examens de fin d’année académique, notamment le Brevet et le Bac.
Dans son message aux populations de Klouékanmey lors du lancement du Programme de partenariat pour l’Education, Boni Yayi, n’est, visiblement, pas content des résultats des examens du Brevet et du Bac 2014.
Un taux de réussite, respectivement de 47,57 et 24%. Et les coupables sont vite désignés par le locataire de la Marina. Ce sont les grèves qui vont nous tuer. Parlez aux syndicalistes. Ce n’est pas une affaire de Yayi seul. Il y a trop de Centrales syndicales politisées. Elles n’ont qu’à se transformer en partis politiques.
Ce sont là des interprétations que Yayi fait des résultats des examens de fin d’année. Autrement, ce sont les grèves qui ont conduit à ces «échecs». Des grèves évidemment déclenchées et conduites par les Centrales et Confédérations syndicales. Une sorte de dénonciation des responsables syndicaux au peuple.
Il voulait déjà «bondir»
Mais en fait, le chef de l’Etat en a pris l’habitude depuis un certain temps. On se souvient encore de la réaction de la première autorité du Bénin sur le mouvement de grève déclenché à la suite de la répression sanglante de la marche du vendredi 27 décembre 2013. Et c’est à la faveur d’une rencontre avec les jeunes à la salle du peuple de la Marina, le lundi 27 janvier 2014, que le chef de l’Etat a déversé sa colère sur les responsables syndicaux. Morceaux choisis : «Si quelqu’un vole et vous le poursuivez, on demande s’il est de telle partie du pays. Et les syndicats montent au créneau pour demander pourquoi on l’a enlevé.
C’est ça le syndicalisme ? Non ! C’est des politiciens. La bourse du travail est un quartier général des politiciens… » ; «Où va le Bénin ? » ; « Ils sont tous dans ma main, je les observe, le moment où je vais bondir arrivera et je réagirai en conséquence » ; «J’ai dit laissez les marcher, marchez ! Marchez!…
S’ils ont besoin de rangers, on va le leur commander… Ils peuvent marcher jusqu’à Malanville …ainsi ils vont redresser la voie Akassato-Bohicon» «… ». Yayi ne rate donc plus aucune occasion pour régler ses comptes avec les syndicalistes.
A la place du dialogue, c’est du tac-au-tac par médias interposés. On se demande maintenant à quand le prochain épisode !