Les relations entre les deux premières personnalités de l’Etat béninois ne sont plus au beau fixe. Pour refus d’abdiquer aux injonctions du président de la République, Yayi Boni, pour la révision de la Constitution, le président du Parlement se retrouve dans le viseur de son ancien mentor.
Du coup, leurs relations se refroidissent et Yayi Boni, tente de rendre impopulaire Mathurin Nago dans son Mono natal.
Le président de la République, Yayi Boni, tente d’affaiblir le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago dans le Mono.
Depuis les derniers développements de l’actualité au Palais des gouverneurs, où le président du Parlement a fait reporter sine die le vote de la loi portant retrait du droit de grève et d’association aux magistrats, contre la volonté de la majorité parlementaire, Yayi Boni ne le porte plus dans son cœur.
La promesse qui lui aurait été faite d’être son successeur en 2016 est devenue caduque. En effet, à moins de 600 jours des prochaines joutes électorales pour la présidentielle, le président sortant devrait commencer à mettre de la lumière sur son probable successeur.
Dans cette logique, on peut se souvenir qu’à l’occasion des tournées gouvernementales, Yayi Boni a l’habitude d’inviter les députés des localités d’accueil, les élus locaux et autres citoyens. Or, il y avait mille raisons pour que Nago soit aux côtés de Yayi Boni à Athiémé. Aussi bien des raisons politiques que des raisons d’appartenance régionale et territoriale.
Dès lors, l’absence du président de l’Assemblée nationale aux manifestations du Chef de l’Etat traduit un malaise politique et du désamour entre les deux personnalités.
Diviser pour régner
Toutes les fois qu’un homme politique tombe en disgrâce avec le Chef de l’Etat, il se met à ses trousses. La mémoire collective des Béninois, ne se souvient plus du nombre de fois que Yayi Boni est allé à Matéri, une commune du département de l’Atacora, d’où est originaire le député Antoine Dayori, une des figures de l’opposition.
Peut-on se rappeler le nombre de fois que Yayi s’est rendu à Malanville, sans l’honorable Issa Salifou, dit Saley, et ceci parce qu’il ne s’entend pas avec lui ? Les exemples sont légion. Et ça, c’est la politique de diviser pour régner.
Le nom du président Mathurin Nago est en train de s’ajouter à cette liste des personnalités avec lesquelles, Yayi veut en finir.
C’est vrai que pour sa tournée dans les départements du Mono et du Couffo, par les services du maire d’Athiémé et du préfet desdits départements, l’honorable Basile Ahossi, député et natif d’Athiémé, a été invité à prendre part au lancement des travaux de construction d’un pont de la localité. Cela ne suffit nullement pour certifier de bons rapports entre les deux premières personnalités de l’Etat.
Ce qui est certain, entre les deux hommes, plus rien ne sera comme avant. Encore que le député Ahossi invité à la manifestation est de la classe politique opposée aux actions de Yayi Boni.
Des signes qui ne trompent pas
Selon le député Basile Ahossi, en politique, il y a les faits et les analyses. Il a clairement certifié que la sirène « piin, paan » qui servait de cri de ralliement entre le président Yayi Boni et le président Mathurin Nago est en panne.
« Le président Nago soutenait un peu trop Yayi Boni. », a-t-il révélé. Pour lui, depuis un certain temps, le président du Parlement a cessé de se plier aux injonctions, du palais de la Marina. Le député a d’ailleurs ajouté qu’il y a des signes qui ne trompent pas.
En effet, raconte-t-il, la rupture est consommée entre les deux hommes. Il justifie : « Athiémé, est le village maternel de Mathurin Nago, où il a fait ses études primaires. Il avait donc des raisons, d’être aux côtés du Chef de l’Etat dans ce village. Non pas en qualité de président du Parlement.
Mais en tant que ressortissant. Il l’avait fait à d’autres occasions. Cette attitude témoigne de la rupture des liens entre les deux hommes. » Ce faisant, on en conclut que le président de la République est dans une logique de déstabiliser celui qu’il prétendait être son dauphin pour 2016, au moment où il cherchait à rempiler aux dernières élections présidentielles de 2011.