A la tête d’une équipe de la ville de Porto-Novo, le maire Moukaram Océni est allé constater les dégâts causés par l’affrontement sanglant qui a eu lieu entre une mission de la Commission nationale chargée de l’assainissement du marché intérieur des produits pétroliers et de leurs dérivés (Conamip), et les vendeurs d’essence. Face aux dommages créés à la ville, l’autorité municipale a menacé de retrouver les auteurs de ces actes de vandalisme et demandé aux responsables de la Conamip de se rapprocher des élus locaux avant de nouvelles opérations.
« La ville a subi cet acte de vandalisme il y a 8 ans lors d’une semblable opération de la Conamip. On a dû adresser une facture de plus de cent millions au gouvernement pour réparation et dommage. Jusque-là, c’est le statu quo. Qu’on en arrive encore à cette extrémité cette année, vous imaginez comment on s’attaque aux infrastructures de la ville ! D’abord, voyez-vous la chaussée qui a été réalisée il y a seulement deux ans ! Sa dégradation va s’accélérer. Ça va créer plus tard des trous béants que nous allons commencer par fermer. A quel frais ? Ensuite, il y a les feux tricolores réalisés à grands frais. Vous voyez comment on les a saccagés ? C’est dommage. Qui va réparer ces infrastructures ? Le gouvernement ou la ville ? ». C’est en ces termes que le maire de la ville de Porto-Novo Moukaram Océni a dénoncé les conséquences de l’affrontement entre les vendeurs de l’essence « kpayo » et les forces de l’ordre mercredi 15 mai 2013. « Ces casseurs qu’ils soient de la ville ou qu’ils viennent d’ailleurs, pour avoir attaqué les équipements de la ville, ils seront poursuivis et frappés par la loi. Je m’emploierai personnellement à ça », a poursuivi le maire Océni. Le maire ne remet certes pas en cause la lutte contre la vente de l’essence kpayo, mais il se désole de la manière utilisée par la Conamip et déplore que le Chef de l’Etat n’ait pas mis à profit les recommandations de la récente réunion qu’il a tenue avec les maires. « Nous avons dit au Chef de l’Etat les conditions dans lesquelles la lutte doit se faire parce que chaque terrain a ses réalités. La ville de Porto- Novo a sa réalité… », a rappelé le maire Océni. Il invitera enfin les responsables de la Conamip à associer à l’avenir tous les maires avant d’engager des actions dans leurs villes respectives s’ils veulent avoir un résultat.