Que se passe-t-il en République du Bénin jadis quartier latin de l’Afrique ? C’est la queston fondamentale qu’il convient de se poser par rapport aux différentes réactions enregistrées ce vendredi après midi, suite à la décision du juge ayant en charge l’instruction du dossier relatif à la tentative d’empoisonement du Chef de l’Etat.
Dans sa conclusion, le juge du sixième cabinet conclut à non lieu à poursuivre fautes de preuves. En conséquence, il ordonne la libération des détenus ainsi que l’annulation du mandat d’arrêt international décerné contre Patrice Talon et Olivier Boco.
Cette décision de justice qui est un sujet d’actualité n’a pas été relayée par la Télévision nationale aucours de l’édition du journal de 20 heures de ce vendredi. Ce qui n’était pas le cas au niveau des télévisions privées.
Mais contre toute attente, c’est une bande annonce diffusée sur la chaine des grands évènements (Télévision nationale) qui informe l’opinion publique de ce que : Le juge du sixième cabinet a été arrêté à la frontière de Sèmè Kraké alors qu’il tentait de fuir le pays. Selon la même bande défilante, c’est le conseil de Patrice Talon qui aurait rédigé au juge sa décision. Une affirmation gratuite qui peut faire objet de poursuites devant les Tribunaux.
Par la suite, une autre bande défilante diffuisée sur Canal 3 et les autres chaînes annoncera que : sur instruction du Chef de l’Etat, le juge a été remis à sa famille. Dès demain, il est libre de ses mouvements.
On pourrait dire un enfant porté disparu qu’on a retrouvé et remis à sa famille. Or, d’autres sources annoncent que le juge a été arrêté en son domicile.
Faisant suite à cette information d’arrestation du juge qui tentait de fuir, Me Kato Attita en tant que conseil du gouvernement est monté au créneau pour annoncer qu’il a interjeté appel et attend la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’appel. Il en a profité pour critiquer la décision du juge.
Un communiqué du Procureur de la République est allé dans ce sens ou le nom du juge est cité en boucle. Au lieu de rester dans les liens de l’accusation et faire des recours conformement à la loi, n’est on pas entrain de faire outrage à un magistrat dans l’exercice de ces fonctions surtout que l’identité de ce dernier a été portée à l’attention du public ?
Aussi, c’est avec stupéfaction que l’opinion publique nationale a entendu sur l’Ortb, le ministre de l’intérieur donner sa version des faits en ces termes : Le juge du sixème cabinet est arrêté pour sa propre sécurité afin qu’il ne subisse pas le sort du disparu Urbain Dangnivo.
En confirmant ainsi l’arrestation du juge, les autorités de notre pays n’ont pas pris en compte les règles de droit et l’mpact d’une telle déclaration sur l’image de notre pays : Un juge où on arrête un juge après son verdict.
Face à ce matraquage médiatique observé ce vendredi après midi, les questions suivantes se posent : Qui a intérêt à faire du juge d’instruction un porté disparu ? Qu’est ce qui justifie la diffusion en boucle d’un communiqué sur les télévisions sur un dossier en instruction ? Alors que la bande annonce précisait que le juge a été arrêté à la frontiere de Sèmè Kraké, d’autres informations concordantes font état de ce que l’arrestation du juge a eu lieu en son domicile.
Et c’est bien là le vrai scandale. Dans un état de droit, un juge d’instruction peut-il être arrêté suite à une décsion de justice.Cette démarche du gouvernement est un scandale et le disctrédite totaleemnt . Elle pose la problématique de la liberté de notre justice. Mieux, si le juge devait être interpellé, pourquoi le gouvernement ne fait-il pas recours à la procédure en la matière ? Un juge indépendant n’est il pas libre de ses mouvements surtout qu’il s’agit d’un long week-end ?