es derniers développements de l’affaire tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat ennuient de plus en plus les Béninois. Au détour d’une vox populi, certains concitoyens expriment leurs inquiétudes sur la véracité ou non de cette affaire surtout après la décision du non lieu rendue par le juge en charge du dossier le vendredi dernier.
Quel crédit accordé à l’affaire tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive ? Sur la question, les violons s’accordent de plus en plus sur un non lieu. Au temps fort de cette affaire en effet, de nombreux Béninois sont restés sceptiques sur la déstabilisation de l’Etat. Ces derniers, soutenant la thèse de montage avaient démontré avec des précisions pointues qu’il était quasiment impossible de remettre en cause l’ordre constitutionnel établit par la Conférence des forces vives de la Nation de février 1989.
Aujourd’hui, les faits semblent leur donner raison. Le juge du sixième cabinet en charge du dossier, a déclaré un non lieu après la délivrance des mandats d’arrêts internationaux contre les présumés coupables de cette déstabilisation de l’Etat et a procédé à l’arrestation de l’expert comptable Dagnon et de Zomahoun. Un imbroglio politico-juridique qui laisse nombre de Béninois pantois. Interrogés, ceux-ci expreiment leur point de vue.
Alain Guézodjè : Administrateur des impôts
« Je suis vraiment confus. Je ne comprends plus rien. Les hommes d’affaires Talon et Bocco avaient été présentés aux populations comme des délinquants de la République par les autorités judiciaires. Aujourd’hui, ces mêmes autorités estiment que la tentative d’empoissonnement du président de la République dont ils sont accusés est un dossier vide. C’est vraiment malheureux que notre pays tombe si bas. Je pensais que cette époque est révolue. Nos gouvernants doivent savoir raison garder et éviter à la République ces genres de conneries ahurissantes. »
Simplice Badet : Ingénieur informatique
« Le juge qui a déclaré non lieu l’affaire tentative d’empoissonnement du Chef de l’Etat doit être interpellé et auditionné. Pourquoi a-t-il tenté de fuir le pays par la frontière de Sème-Kraké après sa décision ? Toute la question se situe à ce niveau à mon avis. De quoi a-t-il peur sa décision est impartiale ? En tout cas, je vois derrière cette décision les manœuvres des présumés coupables de cette affaire de tentative de coup d’état. Le juge devra s’expliquer sur l’arrestation de Dagnon et de Zomahoun, sur les mandats d’arrêts délivrés contre Talon et Bocco et même sur la certification du rapport de la FBI sur la toxicité des produits destinés à faire empoisonner le Chef de l’Etat. »
Comlanvi Adisso : Statistcien
« J’ai été aussi surpris que vous par le rebondissement de l’affaire tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat. La décision du juge du sixième cabinet prouve qu’il s’agit bel et bien d’un montage pour se régler des comptes. Moi j’avais tout le temps douté sur la véracité de cette affaire. Un individu puissant fut-il ne peut jamais prendre en otage toute une République. Ce n’est pas possible. Comme l’a souvent clamé l’honorable Candide Azannaï, c’est une affaire d’humeur qui n’a ni tête, ni queue. »
Bernadette Amanvi : Revendeuse au marché Dantokpa
« Affaire d’empoisonnement ou non, ce n’est pas mon problème. L’argent ne circule plus dans le pays et c’est la mévente partout et vous parlez d’empoisonnement. Mon souci est de savoir comment rembourser le prêt que j’ai contracté pour renforcer mon commerce. Observez autour de vous si les populations mangent actuellement à leur faim. C’est difficile par les temps qui courent de joindre les deux bouts en ce moment où on est asphyxié par les factures de la Société béninoise d’énergie électrique. Il faut que les gouvernants réfléchissent sincèrement au mieux-être des populations. C’est de cela qu’il s’agit et non des histoires à la limite ridicule. »
Grégoire Assogba : Pompiste
« C’est vraiment dommage qu’on en arrive là. Notre pays n’a vraiment pas besoin de ces scènes burlesques. Cela ne fait pas sérieux voyons. Comment dans un Etat qui se respecte, le même juge qui avait établit des manœuvres tendant à déstabiliser l’Etat revienne sur sa décision après avoir bien décernés des mandats d’arrêt contre des présumés coupables, tente de quitter le pays après rendu une décision de non lieu. Que s’est-il passé ? Etait-il sous menace ? Les décisions qu’il avait prise au nom de la République avaient elles été manipulées ? Pourquoi a-t-il été arrêté et mis en résidence surveillé si tant est qu’on ne se reproche rien ? Autant de préoccupations qui à mon avis devraient faire réfléchir tous les Béninois ? En tout cas, cette affaire ressemble à une salade russe. »
Péniel Fiogbé : Opérateur économique
« Si des gens ont vraiment osé accuser des compatriotes pour un acte qu’ils n’ont pas commis, alors là c’est grave. Ce n’est pas bien qu’on assiste à ce genre de scène. On ne peut persécuter à tel point un compatriote qui se bat pour le développement de son pays en matière de création d’emploi et
Autres sous prétexte d’un malentendu. Ce n’est pas possible. Tout faire croire que cette affaire de tentative d’empoisonnement est un montage pur et simple. »
« Non mais ce n’est que le début de l’échec d’un pouvoir en mal de sensation. Ils tomberont tous un à un. C’est vrai, ils sont aujourd’hui aux affaires et ils font de la République ce qu’ils veulent. Mais ce qu’ils oublient, demain ils ne seront plus là et cette affaire risque de les rattraper. C’est inhumain ce qui se passe actuellement au Bénin. Dans un pays de droit, la justice est quand même indépendante. Alors pourquoi s’acharne-t-on contre un juge si on ne se reproche rien ? »