Dossier construction du siège de l’Assemblée nationale: Plus de 12 milliards FCfa à verser à l’entrepreneur (Les comptes de la Sérhau Sa bloqués et ses biens saisis)
Le dossier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale connaît déjà une autre évolution. Comme annoncé, il y a quelques jours, votre journal préféré va s’appuyer sur des documents pour faire connaître la vérité au peuple dans cette affaire. Dans la présente parution, il y a des documents publiés sur une petite partie des conséquences issues de cette suspension ‘’arbitraire’’ des travaux sur le chantier, et le maintien en prison de trois acteurs incontournables de la vie desdits travaux. En gros, plus d’une douzaine de milliards de FCfa devra être versée à l’entreprise Gee, selon les preuves que voici.
Encore des milliards comme dommages et intérêts à payer par l’Etat béninois ! L’entreprise Gee, après plusieurs demandes d’explication sans suites favorable, au sujet de la mainmise sur ses matériels de travail sur le chantier de Porto-Novo, a dû prendre ses responsabilités. Les créances et biens meubles corporels de Serhau Sa, maître d’ouvrage délégué, ont été mises sous saisine conservatoire. Les comptes de cette société ont été bloqués et selon nos informations, elle à faire face aux charges de fonctionnement. Les forces de sécurité empêchent le déplacement des matériels qui pourrissent sur le chantier alors qu’il n’existe aucune décision de justice à cet effet. Des factures ont été établies d’Octobre 2012, date de la suspension des travaux à ce jour, et adressées à Serhau Sa. A la date de Juin 2014, le montant à verser à l’entreprise Gee à titre de dommages et intérêts s’élève à plus de 12
milliards 800 millions de FCfa. L’ordonnance de saisine conservatoire a été prise par la justice béninoise et malgré la demande de mainlevée sur les comptes, le Tribunal est resté ferme sur sa décision : pas question d’avoir accès aux comptes de cette société (Serhau) tant que l’entreprise n’est pas dédommagée.
Pour précision, la Serhau Sa a été retenue par le gouvernement béninois à travers le ministère de l’urbanisme pour assurer la maîtrise d’ouvrage délégué de ce chantier. C’est elle qui a passé les marchés avec les entreprises et répond devant elles au nom de l’Etat béninois. Elle a signé un contrat de prestation à cet effet avec le ministère et bénéficiera de rémunérations. Au passage, signalons que le montant de sa prestation est très loin des dommages qu’elle est appelée à verser à cette entreprise seule.
Avec cette décision de justice, la Serhau est en difficulté et sa survie posera problème si l’affaire va perdurer longtemps. A cette allure, elle se verrait obligée d’attraire le gouvernement béninois en justice pour que le paiement de ces dommages et intérêts soit répercuté sur la prestation ; car, elle n’est que prestataire et n’est pas responsable de la suspension des travaux. A la fin, c’est le gouvernement qui se verrait contraint de payer ces milliards de fcfa à l’entreprise. Cette somme vient s’ajouter aux milliards dépensés dans le chantier à ce jour. Elle ne prend pas en compte ce que les entrepreneurs prendront pour poursuivre les travaux, en cas de besoin. Il est à noter également que les contrats n’ont pas été encore suspendus et donc les entreprises en questions demeurent y maîtresses dudit chantier à ce jour.
Jusqu’hier, trois détenus sont encore à la maison d’arrêt de Cotonou dans le cadre de cette affaire. Il s’agit de Gilles Sintondji, Directeur administratif et financier de la Serhau ; Moutaïb Abdelkader, Directeur général de Gee, entreprise principale et Gilbert Amadjikpé, directeur de l’Agence pour la réhabilitation de Porto-Novo. Ils sont inculpés pour complicité de détournement de deniers publics. La justice a fini son travail et a ordonné la liberté de tous ; mais ils séjournent encore en prison. A suivre…..