L’usage nocif de l’alcool a été à l’origine de 3,3 millions de décès dans le monde. C’est le chiffre donné par un rapport publié par l’Organisation mondiale de la Santé en mai dernier. Rapport dans lequel elle montre que non seulement la consommation d’alcool peut entraîner une dépendance, mais augmente également le risque de développer plus de 200 maladies dont la cirrhose du foie et certains cancers. Face à cette situation préoccupante, l’OMS a fait des recommandations aux gouvernements pour la réduction de l’usage nocif de l’alcool.
Dans les bars, à l’occasion d’un anniversaire ou d’une cérémonie ou d’un mariage, la consommation des boissons alcoolisées, à petites doses, est une source de plaisir souvent synonyme de partage et de convivialité. Les jeunes considèrent leur consommation abusive comme une nécessité. Ce sont des comportements qui témoignent de l’ignorance de leurs effets sur l’organisme. Selon le rapport de l’OMS publié en mai dernier, la consommation de l’alcool produit sur le comportement, des transformations qui sont en fonction de la quantité prise et des caractéristiques physiologique du consommateur. L’alcool affecte aussi les organes et peut présenter des risques pour la santé. Sa consommation excessive peut aboutir à diverses maladies et, en cas de dépendance, à l’alcoolisme.Les principaux organes vitaux comme le cœur, l’estomac, l’appareil digestif, le foie et le cerveau sont touchés et risquent, en cas de consommation abusive et répétée, de développer des maladies. L’alcool agit aussi sur les sens et le fait que le cerveau et le système nerveux soient touchés, peut entraîner de nombreuses conséquences parmi lesquelles: les troubles de la vision, de l’audition, de la coordination motrice. Les capacités de réaction et de concentration sont altérées. Bref, l’alcool influe sur tout le comportement, l’équilibre et les réflexes mais aussi sur l’humeur. Tantôt, il désinhibe et rend euphorique, tantôt il rend triste, voire dépressif.
17 litres d’alcool par an
Dans le monde, indique le rapport, une personne âgée de 15 ans ou plus consomme en moyenne 6,2 litres d’alcool pur par an. Comme moins de la moitié de la population (38,3%) consomme effectivement de l’alcool, cela signifie que les buveurs prennent en moyenne 17 litres d’alcool pur chaque année.Le rapport relève également que le pourcentage de décès imputables à des causes liées à l’alcool est plus élevé chez les hommes (7,6%) que chez les femmes (4%), même si, d’après certaines données, les femmes pourraient être plus vulnérables face à certains problèmes de santé liés à ladite boisson. De plus, les auteurs s’inquiètent de l’augmentation constante de l’usage de l’alcool dans la population féminine.«Les groupes à faible revenu sont les plus touchés par les conséquences sociales et sanitaires de l’alcool. Souvent, ces personnes n’ont pas accès à des soins de qualité et elles sont moins protégées par les réseaux familiaux ou communautaires». La consommation d’alcool entraîne une augmentation de la probabilité d’accidents, d’autant que la plupart des métiers sont mécanisés, et automatisés, puis demandent toujours plus de vigilance et de précision dans les moindres gestes. Le risque d’accident mortel augmente considérablement avec le taux d’alcoolémie.En outre, l’usage nocif de l’alcool peut occasionner des actes de violence et des traumatismes. Le rapport indique également que cette pratique rend plus vulnérable face aux maladies infectieuses comme la tuberculose et la pneumonie.
Les grandes recommandations
«Il faut faire plus pour protéger les populations contre les conséquences sanitaires négatives de la consommation d’alcool», explique le Dr Oleg Chestnov, sous directeur général de l’OMS en charge du Groupe maladies non transmissibles et santé mentale. Le rapport montre clairement qu’il n’y a pas de place pour l’autosatisfaction, lorsqu’il s’agit de réduire l’usage nocif de l’alcool», mentionne le même rapport.Certains pays renforcent d’ores et déjà leurs mesures de protection de la population, en augmentant les taxes sur l’alcool, en restreignant sa disponibilité par un relèvement des limites d’âge et en réglementant la commercialisation des boissons alcoolisées.Le rapport souligne également que les pays doivent réagir. Il s’agit pour les gouvernements, de prendre premièrement, l’initiative des politiques nationales de réduction de l’usage nocif de l’alcool ; deuxièmement, de mener des activités de sensibilisation nationales sur les dangers de l’abus de l’alcool ; troisièmement, et enfin, d’assurer des services de prévention et de traitement, en particulier en renforçant la prévention, le traitement et les soins pour les patients et leurs familles, et en soutenant les contrôles d’alcoolémie et les interventions brèves. Mais il importe d’impliquer les communautés dans cette bataille. C’est pourquoi le rapport montre que les communautés doivent être associées à l’action visant à réduire l’usage nocif de l’alcool.