Le président de la République a envoyé au Parlement hier mardi 19 Aout 2014, la liste du gouvernement remanié. Faute de quorum, le président Nago et son bureau n’ont pas délibéré. N’est ce pas un prétexte pour retarder Yayi?
Le président de la République a transmis hier mardi 19 mars 2014, son nouveau gouvernement à l’Assemblée nationale. Le président de l’Assemblée Nationale a convoqué d’urgence la réunion du bureau après la conférence des présidents, conformément à l’article17.2-b qui stipule que << le président de l’Assemblée donne son avis consultatif sur la composition du Gouvernement conformément aux dispositions de l’article 54 alinéa de la Constitution >>. Puisqu’il est assisté par son bureau, le président de l’Assemblée nationale a attendu en vain, les six autres membres. Seulement deux membres ont répondu à l’appel notamment le deuxième vice président Boniface
Yèhouétomè et le premier questeur Djibril Mama Débourou. A défaut de quorum, le courrier n’aurait pas été ouvert par le bureau, indique une source proche du bureau. Par conséquent, le bureau n’a pas donné son avis motivé. Ce n’est pas la première fois que le bureau de l’Assemblée nationale a manqué de quorum pour apprécier un remaniement ministériel fut-il technique. Il est arrivé que les membres de bureau soient consultés au téléphone. De toutes les façons, l’avis du président de l’Assemblée nationale est une formalité car elle n’influence guère la décision du président de la République. Le président Yayi peut donc mettre en exécution son remaniement.
Branle-bas infructueux hier au Palais des gouverneurs
Le vent du remaniement technique du gouvernement du Dr Boni Yayi a fortement soufflé hier mardi 19 août 2014. Contrairement aux prévisions faites, ce vent n’a heureusement pas fait de victime. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, aucun ministre n’a été sauté de son poste. Et pourtant ! Hier mardi 19 août 2014 au Palais des gouverneurs et sur les réseaux sociaux, c’était le branle-bas total. Les rumeurs les plus folles ont fait état de l’imminence du remaniement ministériel, la liste des nouveaux membres du gouvernement ayant été, selon ces rumeurs, envoyée à l’Assemblée Nationale pour recueillir l’avis consultatif du bureau de l’institution parlementaire, conformément aux dispositions de l’article 54 de la Constitution du 11 décembre 1990. De nos investigations menées hier mardi 19 août 2014 au Palais des gouverneurs, il ressort que le chef de l’Etat aurait effectivement transmis la liste de son nouveau gouvernement. Mais malheureusement, l’avis consultatif n’a pas été recueilli faute du quorum indispensable pour délibérer valablement. En dehors du Président Mathurin Nago lui-même, seuls deux membres du Bureau à savoir Boniface Yèhouétomè et Maman Djibril Débourou étaient présents hier à l’Assemblée Nationale. A trois, le Président Nago ne pouvait pas délibérer valablement. Il lui faut tout au moins un 4è membre du Bureau. Selon des indiscrétions, ceux d’entre eux qui ne sont pas en mission à l’extérieur du pays étaient devenus subitement injoignables.
Les marches et meetings de soutien pourront-ils les sauver ?
Les derniers meetings et marches de soutien au Chef de l’Etat ne sont certainement pas innocents. Boni Yayi n’en avait visiblement pas besoin. Et pourtant ! Vraisemblablement, ce sont des initiatives qui devraient profiter aux initiateurs. En réalité, ces marches et meetings étaient des manières pour ceux qui les ont organisés de faire croire au président de la République qu’ils sont prêts à mourir pour lui et pour ses idées. Autrement, ils sont toujours prêts à travailler aux côtés du chef de l’Etat. Les plus sensibles pourront tomber dans le panneau. Seulement voilà, est-ce que ces ministres qui ont peur du remaniement qui s’annonce pourront-ils sauver leurs postes grâce aux meetings et marches de soutien ? Wait and see. La réponse ne devrait plus tardées à tomber. Jusqu’à preuve du contraire, c’est Yayi et lui seul qui compose son équipe gouvernementale. Certains qui se réclament proches de lui, souvent, découvre la liste comme tout Béninois lambda. Alors, la vague du remaniement pourrait emporter des ministres, malgré leurs marches et meetings de soutien au « leader naturel ». Beaucoup sont ces ministres qui sont actuellement anxieux, quel que soit leur degré de présence auprès de Yayi. Ils ne savent pas encore à quelle sauce ils seront mangés. Sabaï Katé venait de clôturer une campagne cotonnière 2012-2013 qualifiée de réussie, et pourtant il a quitté, contre toute attende, le gouvernement. Comme nous l’avions publié dans une précédente parution, à l’approche des législatives de 2015 et de la présidentielle de 2016, avec tous leurs enjeux, être ami, proche, initiateur de marches et de meetings de soutien pourraient ne plus suffire pour continuer par travailler aux côtés du Chef de l’Etat. D’autres considérations pourraient entrer en jeu. Ces considérations peuvent sauver des ministres du présent gouvernement comme elles peuvent les éjecter de l’équipe. Maintenant, on se demande pendant combien de temps leur anxiété va-t-elle encore durer?