«A l’occasion des célébrations eucharistiques, je demande, jusqu’à nouvel ordre, que le célébrant omette le rite optionnel du signe de la paix et donne de préférence la communion dans la main avec toute la vigilance et le respect exigés… ». C’est un extrait du message que Mgr Antoine Ganyé adresse aux fidèles catholiques à cause de la menace du virus Ebola qui fait ravage actuellement dans la sous-région.
Message de Mgr Antoine Ganyé, Archevêque de Cotonou
Chers frères et sœurs en Christ, la paix de notre Seigneur Jésus-Christ soit toujours avec vous.
A la suite du pape François, des évêques dans notre sous-région ont déjà instruit les fidèles du Christ face à la tragédie de la maladie à virus Ebola.
Par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ et l’amour de Dieu le Père, je viens aussi vous inviter à rendre plus actives notre communion et notre solidarité avec nos frères et sœurs de l’Eglise famille de Dieu en Afrique de l’Ouest, victimes de ce virus dangereux. Le drame qui se joue non loin de nous est d’une telle gravité que nous n’avons pas le droit de rester indifférents ou insensibles. Avant de nous inquiéter pour nous-mêmes, nous devons nous faire proches de notre prochain. Les citoyens, les membres du corps médical, les chrétiens, les religieuses et les prêtres qui ont perdu leur vie à cause de ce virus dangereux sont tous nos frères et sœurs. Chacun d’entre eux est notre prochain.
Ne tournons pas la tête, ne fermons pas nos yeux, nos oreilles et nos cœurs comme le prêtre et le lévite dans la parabole du Bon samaritain (Luc 10, 25-37). Organisons-nous pour rester mieux informés, pour prier davantage et pour rendre notre solidarité chrétienne plus agissante envers notre prochain.
Quant aux précautions que nous devons prendre chez nous, l’expérience douloureuse des pays frères et des Eglises sœurs frappés par cette épidémie nous instruit assez pour que nous fassions montre d’un grand sens de prudence et d’anticipation. Si nous attendons la confirmation de la présence du virus sur notre sol avant d’intensifier la sensibilisation et la mobilisation, ce ne serait pas responsable de notre part. Pour éviter la panique et la désinformation, je voudrais vous inviter à informer et à former les communautés chrétiennes et les familles sur l’existence du virus Ebola, sur ses modes de propagation et sur les précautions à prendre pour se protéger contre son extension. J’exhorte expressément tous les chrétiens à devenir artisans et messagers de la prévention selon les recommandations des autorités médicales. Même sans de grands moyens financiers et techniques, la prévention est possible. C’est d’abord une question de volonté et d’organisation. Et c’est la réponse la plus efficace à ce jour.
A l’occasion des célébrations eucharistiques, je demande, jusqu’à nouvel ordre, que le célébrant omette le rite optionnel du signe de la paix et donne de préférence la communion dans la main avec toute la vigilance et le respect exigés. Sur les paroisses, dans les communautés et les institutions d’Eglise, je demande que les règles d’hygiène soient renforcées de la manière la plus responsable et la plus pédagogique possible tout en évitant la stigmatisation et l’affolement.
Toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des pèlerins à la grotte mariale de Dassa Zoumé. Certains de nos frères étrangers tels que les pèlerins venus du Nigéria ont préféré rester en union de prière avec nous.
Dans la foi et la ferveur, intensifions nos prières pour l’éradication de ce virus de fièvre et d’hémorragie. Prions pour les malades, pour les agents de la santé et pour les autorités en charge de la Santé publique.
«N’ayez pas peur » (Jean 6,20), nous dit Jésus-Christ. Ce n’est donc pas le moment de paniquer mais plutôt d’apprendre dans la foi à «ne pas attendre des autres ce que nous pouvons faire de nous-mêmes » (Saint Jean-Paul II). Avec la bénédiction du Seigneur, restons confiants et responsables.