Ça va mal dans la filière cajou au Bénin. Depuis le démarrage de la campagne de commercialisation des noix, le 1er mars 2013, une série de problèmes est survenue mettant en difficulté le déroulement des opérations. Un nombre important de problèmes explique la situation que traverse actuellement la filière. Des difficultés auxquelles le gouvernement et les exportateurs seraient sans doute incapables de trouver des solutions. Il s’agit, notamment de l’envahissement du marché de commercialisation des noix par des exportateurs pirates, quelques jours seulement après l’annonce par le gouvernement de sa volonté de contribuer, par tous les moyens, à l’assainissement de la campagne en cours. La régulation est absente, dénoncent les exportateurs. L’autre problème qui menace la filière porte sur la persistance sur le marché de certains produits non contrôlés. Les acteurs pirates amènent de certains pays limitrophes des produits pourris auxquels, ils changent l’emballage pour faire croire qu’ils proviennent du Nord Bénin. De la même façon, il faut faire remarquer la grève déclenchée par la Fédération nationale des acheteurs des produits agricoles tropicaux (Fenapat) qui a entravé le dispositif. A l’origine de ce débrayage, selon nos sources, la non-récupération, pour le moment, des fonds qu’ils ont injectés dans la commercialisation. Certains ont stocké les produits attendant une hausse prochaine du prix de vente. Conséquence, les exportateurs étrangers partent du Bénin vers d’autres pays de la sous-région parce que déçus de la situation. Au-delà, le problème d’approvisionnement des usines n’a pas été réglé dans les normes requises. Au regard de ces éléments, véritables freins pour la réussite de la campagne qui a déjà connu 12.000 tonnes de noix non vendues lors de la campagne 2011-2012, le gouvernement et le Conseil national des exportateurs sont interpelés pour trouver, dans un délai proche, des solutions afin de relancer la campagne qui, actuellement, a du plomb dans l’aile.
Emmanuel GBETO
