Face à la menace du virus Ebola, Mgr Antoine Ganyè, archevêque de Cotonou et président de la Conférence épiscopale du Bénin, s’est adressé aux fidèles de l’Eglise catholique du Bénin pour leur indiquer les précautions à prendre afin d’éviter ce mal, lors des célébrations eucharistiques. L’abbé André Quenum, directeur de publication de La Croix du Bénin, reprécise les mesures contenues dans le message du prélat quant au pèlerinage annuel à la grotte mariale de Dassa-Zoumé.
Par Alain ALLABI
La menace du virus Ebola dans la sous-région ouest-africaine ne fera pas reporter le pèlerinage à la grotte mariale de Dassa-Zoumé au titre de 2014. Tout au plus, ce virus a fait prendre des mesures exceptionnelles pour que les fidèles catholiques sacrifient à cette tradition annuelle en l’honneur de la Vierge Marie. Dès ce jour jeudi 21 août, comme l’a confirmé l’abbé André Quenum, directeur de publication de l’hebdomadaire catholique «La Croix du bénin», la grotte mariale de Dassa-Zoumé commencera à accueillir les fidèles chrétiens catholiques dans le cadre du pèlerinage annuel. Reconnaissant que l’édition 2014 du pèlerinage intervient dans un contexte particulier à cause du virus Ebola qui sévit, il a indiqué que la Conférence épiscopale a pris des mesures pour que tout se passe bien à Dassa-Zoumé. «Toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des pèlerins à la grotte mariale de Dassa-Zoumé. Certains de nos frères étrangers tels que les pèlerins venus du Nigeria ont préféré rester en union de prière avec nous», a mentionné l’abbé André Quenum citant Mgr Ganyè. Ainsi doivent s’apaiser les inquiétudes de ceux qui craignent que les ressortissants du Nigeria, faisant partie des quatre pays où le virus Ebola fait rage, «importent» le mal au Bénin à l’occasion du pèlerinage marial. Mieux, sur le site du pèlerinage, il est aussi à retenir que les mesures d’hygiène sont renforcées. Selon l’abbé André Quenum, des dispositifs spéciaux sont mis en place dans ce contexte de menace de la fièvre Ebola. Le comité d’organisation, le rectorat de la grotte, le ministère de la Santé ont fait un travail formidable pour aider autant que faire se peut les pèlerins. Entre autres dispositifs, il a mentionné qu’il est prévu beaucoup de points d’eau avec des désinfectants puissants pour qu’à l’entrée du site, tout le monde se lave les mains et même les pieds s’il le faut. A divers endroits du site, poursuit-il, les pèlerins seront également invités à faire de même plusieurs fois dans la journée. Par ailleurs, des agents de santé seront là pour assister les pèlerins qui connaîtraient des malaises. «Ils sont équipés spécifiquement pour faire face à toute situation qui pourrait surgir et qui pourrait avoir un lien avec ce type de virus ou tout autre cas qu’on pourrait traiter de suspect», insiste l’homme de Dieu.Par ailleurs, après avoir fait observer que la prévention est la réponse la plus efficace pour le moment, l’abbé Quenum renchérit en disant qu’en dehors de ces mesures spéciales du pèlerinage, d’autres précautions sont indiquées. Celles-ci concernent non seulement le pèlerinage mais aussi toutes les célébrations eucharistiques. A ce sujet, l’abbé Quenum se réfère toujours au message de l’archevêque rendu public, mardi dernier. Entre autres, rapporte-t-il, «Mgr Ganyè demande que le célébrant omette le rite optionnel du signe de la paix et donne de préférence la communion dans la main avec toute la vigilance et le respect exigés». Cela veut dire que le fait de se serrer la main lors des messes doit être évité ces temps-ci jusqu’à nouvel ordre. Quant à la communion, au lieu que le fidèle reçoive le Corps du Christ dans la bouche, il doit plutôt le recevoir dans sa main et le consommer avant de quitter. Et la vigilance dont parle Mgr dans son message, vise à éviter que certains rentrent chez eux avec l’eucharistie.De même, sur les paroisses, dans les communautés et les institutions d’Eglise, des règles d’hygiène sont renforcées de la manière la plus responsable et la plus pédagogique possible. Mais ces mesures doivent être observées sans «affolement ni stigmatisation». Depuis hier mercredi sur les paroisses, les prêtres ont commencé à sensibiliser les fidèles en les informant particulièrement des nouvelles mesures concernant le rite du signe de paix et la communion afin qu’ils ne soient pas choqués. L’abbé André Quenum estime que ces mesures honorent la foi et la raison.
