Sept entrées, sept partants, seize maintenus. Voilà le visage qu’affiche le nouveau gouvernement du président de la République Boni Yayi, dont la liste a été rendue publique dans la soirée d’hier mercredi 20 août. Malheureusement, on ne note aucune entrée du côté des femmes, mais plutôt une diminution du nombre de leurs portefeuilles.
Par Maryse ASSOGBADJO
Un peu plus d’un an et le quota des femmes dans le nouveau gouvernement du président de la République, Boni Yayi, rendu public hier, aura connu quelques modifications remarquables, notamment dans le rang des femmes. Dans ce nouveau gouvernement, la gent féminine vient d’être une nouvelle fois victime d’une discrimination. Laquelle se traduit par la réduction de son nombre dans ce remaniement ministériel, ce nombre ne cessant malheureusement pas de décroître. Au total sur les 27 postes ministériels que compte le nouveau gouvernement, il n'y a seulement que quatre femmes. Elles répondent aux noms de Françoise Assogba, Marie-Laurence Sranon Sossou, Dorothée Akoko Kindé Gazard et Naomie Azaria, occupant respectivement les portefeuilles des ministères du Commerce et de l’Industrie, de la Micro finance, de la Santé et de la Famille. Martine Dossa, ex ministre de l’Economie maritime et Fatouma Amadou Djibril qui avait le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), ont été remerciées. De 30,76%, dans le premier gouvernement, ce pourcentage a régressé de 8,54% pour passer à 22,22% dans le second gouvernement du même régime. Cette fois-ci, il est de 14,80%. Un pourcentage qui est loin d’être en conformité avec le débat sur la parité au Bénin. Que reproche-t-on aux femmes, pour qu'elles subissent à chaque remaniement un tel sort ? Un manque de compétence ? De leadership à la cause politique ou une désaffection? Seul le chef du gouvernement pourrait justifier son choix. A un moment où elles rivalisent d’ardeurs et multiplient les actions pour connaître un meilleur sort au sein des instances décisionnelles, leur situation à chaque remaniement ministériel indique que le bout du tunnel n’est pas pour bientôt. Le constat, une fois de plus, révèle que les femmes perdent à chaque remaniement ministériel beaucoup de plumes. A l’heure où l’on prône également l’égalité des sexes, des chances et où la promotion du droit des femmes est devenue une préoccupation planétaire, les femmes béninoises auront-elles un jour la chance d’atteindre ou du moins caresser le pourcentage des 50% promis par le chef de l’Etat lui-même à l'occasion de plusieurs foras ?Beaucoup espéraient déjà l’année dernière, avec le remaniement ministériel du 8 août 2013 que le sort des femmes serait mieux pris en compte. Rien n’y fit. La situation, au lieu d’être maintenue a malheureusement tourné une fois de plus en leur défaveur. Pour l’heure, le nouveau remaniement ministériel ne doit pas être un motif de découragement pour les femmes, notamment les activistes des droits des femmes et des défenseurs de la parité. Au contraire ! Elles ont encore beaucoup à faire pour redresser la pente qui ne cesse d’être ascendante.