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Le Matinal N° 4411 du 14/8/2014

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Enième remaniement ministériel:Entre dépit et méfiance
Publié le vendredi 22 aout 2014   |  Le Matinal




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Les acteurs sociopolitiques nationaux se sont prononcés sur la nouvelle équipe du Chef de l’Etat. Si dans la masse on prend cela comme de la routine fade, dans le rang des acteurs politiques, on invite à plus de prudence. La plupart des acteurs politiques et certains syndicalistes y lisent des positionnements suspects du Chef, des stratégies détournées pour se faire le lit d’un possible positionnement pour 2016. Les associations de femmes aussi sont très furieuses contre le Chef. La coupe est donc pleine.


Sg/Cgtb, Pascal Todjinou : « Ce qui est embêtant, c’est le recommencement »

A quelques mois de son départ, il ne peut pas se permettre de faire un remaniement en amenant des pasteurs, des têtes couronnées. Ce qui est embêtant dans ce remaniement, c’est le recommencement. Yayi ne fait que recommencer à zéro et on n’est pas prêt à opérer un véritable changement. Des gens avec qui on a commencé des discussions. On était avancé jusqu’à un moment donné. On reprend tout. Dans cette condition, quand est-ce qu’on a le temps d’anticiper. Vous voyez la rentrée scolaire approche à grands pas. Ceux qu’on vient de prendre, est-ce qu’ils pourront discuter convenablement avec les partenaires sociaux du point de vue du dialogue social ? Est-ce qu’ils pourront le faire ? On attend de voir. Je ne sais pas si le nouveau ministre de la fonction publique pourra être à la hauteur des défis. Le seul ministre que je connais dans ce jeu, c’est Antonin. Il est le seul selon moi, qui est engagé dans les questions
de développement. Mais est ce que les politiques vont le laisser travailler. Et puis est-ce qu’il a besoin de faire ce remaniement à quelques mois de son départ. Dans tous les cas, il peut remanier tous les ministres de son gouvernement. Mais il n’est pas question qu’il fasse une minute de plus le 06 avril 2016 au pouvoir.

Sg/Cstb, Paul Esse Iko : « Yayi ne veut pas partir en 2016 »

« Yayi Boni a recomposé un nouveau gouvernement de combat. Et les choses sont claires. Il a mis en place ses généraux pour 2016. Ceux qui ont entraîné des échecs massifs sont maintenus à leur poste, parce que ce sont des gens qui vont aller danser et faire des marches pour le maintenir en 2016. Au lieu de recruter des gens compétents qui doivent l’aider à bien travailler, il préfère s’entourer de ceux qui n’ont pas la compétence pour se maintenir au Pouvoir »

Sg/Cosi-Benin, Noël Chadaré “C’est un aveu d’échec »

Je ne vois pas la pertinence de ce remaniement ministériel parce qu’à moins d’un an de son départ, je ne sais pas pourquoi il remanie son gouvernement. Il y a un an, il y avait eu remaniement. Et maintenant, il le fait encore. C’est un aveu d’échec. Parce que pour des pays de référence comme la France et les Etats-Unis, on ne fait pas de remaniement tous les mois. Or notre président le fait presque tous les ans. S’il n’avait pas des intentions inavouées, il n’allait pas le faire. Et si c’est le cas, il faut qu’il le dise. Et s’il change cette équipe, cela voudrait dire que c’est un aveu d’échec pour lui-même. Il n’a pas pris des gens qu’il faut au moment où il le faut. Ce qui est mauvais, c’est qu’il change chaque fois son équipe. On a 7 entrées et des jeux de chaises musicales. Cela signifie que ceux qui changent de département ministériel seront nouveaux à leur ministère. Ils n’auront pas le temps
de s’installer. Et le pays va fonctionner au ralenti. Et est ce qu’on peut aller au développement dans cette condition ? Le chef de l’Etat aurait pu nous faire économie pour ce remaniement. Car ce qu’il doit savoir, il n’aura pas de délai de grâce pour ces nouveaux ministres. Il n’y aura aucun délai de grâce pour eux.

Roger Gbégnonvi, ancien ministre de Yayi Boni : « C’est un gouvernement de fonctionnaires »

Un nouveau gouvernement ou un remaniement ministériel donne normalement à espérer un coup de fouet que donne le Président de la République à son action pour conduire le pays sur la voie du progrès. A vous parler franchement, ce n’est pas ce que je ressens au vu du remaniement qui vient d’avoir lieu, et qui ressemble à s’y méprendre à un jeu de chaises musicales : on prend les mêmes et on recommence comme avant. C’est vrai qu’il y a sept nouveaux entrants. Mais sur les sept, je ne vois pas qui s’est fait remarquer auparavant dans la classe politique ou dans la Société civile par son engagement à faire avancer ceci ou cela dans le pays. Or, un ministre, ce doit être un battant et non un simple fonctionnaire. Mon sentiment est que ce gouvernement, dans son ensemble, est un gouvernement de fonctionnaires et non un gouvernement d’hommes ou de femmes pouvant faire avancer notre pays. J’ajouterai à cela le péché mignon de tous les
gouvernements du Président de la République. Je veux parler de la brièveté des vies ministérielles. A L’Exception de quelques-uns qui se comptent sur les doigts d’une main, les ministres du Président de la République font "un petit tour puis s’en vont". Or, il faut une certaine durée pour arriver à des résultats. Si je prends l’exemple du très important ministère de l’Intérieur, il vient encore de changer de titulaire. Le précédent aura duré à peine un an. Ce n’est pas sérieux. Pour me résumer, je dirai que je ne vois pas du tout à quelle visée, à quelle vision correspond le dernier remaniement ministériel. Il n’y a pas de vision, et on a remanié pour remanier. Ce remaniement ne fait pas avancer le pays. Et c’est dommage.

Irénée Agossa, Conseiller du Chef de l’Etat : « L’objectif est de réduire la
pauvreté… »

La nouvelle équipe répond aux objectifs que le Chef de l’Etat s’est fixé dans le cadre du redressement du pays, surtout par rapport aux projets qui doivent apporter un plus au développement du pays. Donc, l’équipe qui est mise en place est dans l’atteinte de ces objectifs. Elle permettra de mettre en œuvre toutes les décisions de la Table ronde de Paris, qui conduiront le pays dans la croissance du plein emploi. A tous ceux qui politiquement, de droit, s’opposent au Chef de l’Etat et ambitionnent de prendre le pouvoir, ce n’est pas à travers leur divertissement d’un troisième mandat. L’objectif est de réduire la pauvreté. Le Chef de l’Etat a toujours tendu la main en ce qui concerne le dialogue politique. Il va falloir que les membres de l’opposition soient d’accord avec la vision du Chef de l’Etat qu’est le développement de ce pays. Quand ils sont d’accord, il n’y a aucun problème que celui-là se retrouve
dans le Gouvernement avec le Chef de l’Etat. L’exemple, c’est moi qui vous parle. Quand j’ai été d’accord avec la vision du Chef de l’Etat, il n’a pas hésité à me mettre dans son cabinet. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a émis un désir ardent d’avoir un certain nombre de femmes dans son Gouvernement. Il leur revient de se battre pour pouvoir être à la hauteur du souhait du Chef de l’Etat. Il ne pourra pas prendre une femme pour ne pas atteindre ses objectifs. Donc, nous avons le souhait du Président de la République et il continue d’affirmer d’ailleurs que la réalité d’aujourd’hui est que notre pays a besoin de réformes. Le Chef de l’Etat est un manager d’équipe. Dès qu’il trouve que vous avez joué un rôle et qu’il a besoin de vous ailleurs, il vous fait sortir et met un nouveau. Donc, ce n’est pas une question de sanction. Ceux qui ont quitté, c’est d’autres qui étaient là et ils sont
venus. Les autres sont en train de jouer d’autres rôles aujourd’hui.

Wallis Zoumarou, ancien député : « C’est un jeu de domino… »

Il faut tout simplement dire que c’est un remaniement-surprise. Personnellement, je me disais que Yayi avait fait un dernier Gouvernement, car il lui reste un peu plus d’un an. Finalement, on a l’impression que c’est un jeu de domino du régime actuel. Mon souhait est que ce régime qui est en train de finir soit prêt à partir. C’est ce que le peuple béninois attend de Yayi. Nous souhaitons qu’il laisse le pays en paix pour que quelqu’un d’autre prenne la relève. Je pense qu’un seul individu ne peut pas déterminer l’avenir du pays. C’est tout un programme. On devrait l’attendre du Président de la République. C’est lui qui doit gérer et ordonner. S’il faut attendre quelque chose, ce n’est pas d’éventuels technocrates surtout dans ce système où le Président est omniprésent. Le technocrate n’a pas les marges de manœuvres de faire quelque chose de son initiative. Il doit se référer toujours au Président. Si
vous avez pratiqué ce régime pendant huit ans, vous ne pourrez pas espérer qu’on va amener des magiciens pour sortir notre pays de l’ornière. Il faut simplement dire que ce régime a échoué. Ce que nous lui demandons est d’amener le pays à bon port. Une fois l’échéance arrivée, qu’il ait le patriotisme de laisser le pouvoir pour qu’il ait l’alternance et que la démocratie triomphe. Alors, ce serait un leurre d’attendre quoi que ce soit de ce gouvernement.

Léontine Konou Idohou, Présidente du Rifonga Bénin :« Qu’est-ce qu’on a fait à Yayi ? »

Je suis très triste parce qu’on avait cru qu’il avait la volonté politique surtout quand nous avions élaboré la politique nationale pour la promotion du genre. Nous l’avions cru également quand il a créé l’Institut de la femme et nous étions contentes avec le général Kérékou quand nous avions œuvré pour transformer la direction en ministère de la Famille. Mais aujourd’hui grande est ma tristesse que nous ne faisons que reculer. Qu’est-ce que les femmes ont fait au Président Yayi Boni ? Est-ce qu’elles ont démérité ? Est-ce que toutes les promesses là étaient pour nous flatter. Surtout quand les 8 mars, il nous dit toujours vous êtes belles, je vous aime. Est-ce que quelqu’un qui aime fait mal ? Moi je lui dis aujourd’hui qu’il fait mal aux femmes. Je ne crois plus en rien du tout. Je veux vraiment savoir les raisons pour lesquelles le Chef de l’Etat nous fait souffrir. Peut-être qu’il a des préoccupations
que nous ne connaissions pas. Il aurait dû nous appeler et en parler. Je suis tenté de dire aujourd’hui que le Chef de l’Etat porte une haine envers les femmes. Je prends cela comme de la haine parce que je ne comprends pas pourquoi à chaque remaniement, il sort des femmes pour mettre des hommes. Est-ce que ces hommes ont de mérite plus que nous les femmes béninoises. Voulons-nous retourner aux années 1960 ? A cette allure, à un autre remaniement on risque de tomber à 0%. Est-ce que toutes les actions de la société civile, des partenaires, il les multiplie par zéro ? Autant de questions que je me pose. Je veux l’entendre.

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