Le Bénin s’apprête à organiser dans les mois à venir, plusieurs élections. Les élections communales, municipales et locales et les élections législatives. Beaucoup de tractations s’observent de parts et d’autres en vue de leur tenue effective. Mais à l’heure actuelle où le temps restant avant les échéances se resserre, l’on note une inertie au niveau des acteurs impliqués dans l’organisation desdites élections. De sorte que rien ne semble vraiment se dessiner pour rassurer. Et la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) en est pour beaucoup.
Août 2014-Avril 2014. Sept mois. C’est le temps qui reste pour relever le défi de l’organisation des prochaines échéances électorales. Celles municipales, communales et locales et celles législatives. Seulement, quand on sonde les réalités observées et on jette un regard sur l’avenir, rien ne semble rassurer. Rien ne semble annoncer de manière ferme que des élections se dérouleront dans cette période au Bénin. De manière constante, tous les intervenants sur la question reconnaissent la nécessité de l’organisation de ces élections. Les élections législatives, davantage. Surtout avec les propos du président de la Cour Constitutionnelle Théodore HOLO lors de l’installation des membres composant la Commission Electorale Autonome il y a quelques mois. Ce dernier invitait en effet, la CENA qu’il installait, à mettre tout en œuvre pour l’organisation à bonne date des élections législatives mais aussi de la présidentielle. Mais qui peut dire avec certitude les dates auxquelles se dérouleront les prochaines échéances électorales ? Bien difficile. Mais pourquoi ?
La Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI), instrument sans lequel aucune élection ne peut plus se dérouler au Bénin depuis la fameuse décision de la Cour Constitutionnelle, en est pour beaucoup. Et c’est l’équation que se doivent de résoudre les acteurs impliqués dans l’organisation desdites élections. Que peut faire la CENA, même permanente, sans la disponibilité de la LEPI ? Que feront ou que font les acteurs politiques et civils face à l’impasse qui cherche à s’imposer ? Que fera la Cour Constitutionnelle, lorsque cette impasse sera consommée ? Elle qui dans une décision antérieure avait déjà proclamé tout haut qu’aucune élection ne pourra plus se dérouler au Bénin sans la LEPI ?
En toute objectivité, pour commencer par entrevoir avec réalisme les prochaines élections, il importe de commencer par fixer des dates. Le gouvernement, la CENA et surtout la Cour Constitutionnelle sont interpellés. Il faudra fixer une date à laquelle, la LEPI doit être prête, jaugée et jugée fiable, sinon faire le point et décider d’un éventuel plan B. Il faudra aussi penser à convoquer le corps électoral pour chacune de ces élections, si l’on entend les tenir en dépit de tout. Dans la plupart des pays, ces dates sont connues des années à l’avance. On n’attend pas la veille des élections pour commencer à y réfléchir. Commencer par envisager un calendrier pour le déroulement de ces élections, si tant est-il qu’on tient à les organiser. Sinon à vrai dire, le temps se resserre. L’hypothèse de l’organisation dans les sept prochains mois des élections municipales, communales et locales et les élections législatives, commencent par relever du miracle.