Depuis 14 ans maintenant, le CIFAF tient ses sessions de formation annuelle au profit des jeunes avocats francophones, avec assiduité. Cette année, ladite formation se déroule à Cotonou du 25 août au 19 septembre. Elle a été ouverte hier lundi à Cotonou par le président de la Cour constitutionnelle, le professeur Théodore Holo, et bénéficie du soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)..
L’honneur est revenu à Adrien Ahanhanzo-Glèlè, représentant de l’OIF, de souligner, en premier, la pertinence de l’action du CIFAF et d’exprimer le bonheur qu’a son organisation de la soutenir. Puis, Me Cyrille Djikui, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin, souligne la régularité de la formation CIFAF, et son apport à l’intégration africaine faite de solidarité et de confraternité agissante. La compétence doit s’entretenir et pour cela, la formation doit rester le leitmotiv, engage le bâtonnier, exhortant les avocats à se faire demandeurs pour mieux maîtriser les réalités, particulièrement africaines. Ce, pour éviter comme il le relève, que les politiques et les hommes d’affaires fassent souvent recours à des compétences étrangères alors même que l’expertise existe sur place.Me Jacques Atcheffon Migan, ancien bâtonnier et directeur en exercice du CIFAF devait pour sa part mettre l’accent sur une difficulté majeure du métier d’avocat qui consiste à défendre les autres. Ce qui exige donc professionnalisme et formation continue. Toutes choses que s’emploie à favoriser le CIFAF, aux fins de contribuer à rendre disponibles des avocats compétents. Ceci parce que la pratique courante recèle d’insuffisances. Aussi invite-t-il les stagiaires à se convaincre de ce que chaque dossier devra être traité comme un spécimen, avec toute l’attention requise. La formation théorique que recevront les stagiaires, indique-t-il, sera essentiellement axée sur le droit processuel. Des exercices pratiques viendront en appui pour les aguerrir. Eux qui, conseille Me Migan, ne devront jamais céder à la facilité, à l’appât de l’argent, à la routine…Quant au professeur Théodore Holo, président de la Cour constitutionnelle, «amoureux du droit» comme il se définit lui-même, il dira que le CIFAF est un cadre de partage d’expériences. Aussi espère-t-il que le séjour béninois permettra aux jeunes avocats venus du continent d’apprendre et de constituer des réseaux de solidarité. Aux stagiaires, il rappelle qu’ils embrassent une profession libérale et que c’est par la qualité de leur travail qu’ils gagneront leur pain. C’est dire combien ils devront se battre pour être les meilleurs. Le président de la Cour constitutionnelle soulignant par ailleurs la noblesse de ce métier, fait remarquer que l’histoire récente de l’Afrique a montré que les avocats ont été à l’avant-garde du combat pour la démocratisation du continent. Et rappelle encore aux stagiaires qu’ils doivent être au service de la veuve et de l’orphelin. Pour réussir cette vocation, plaide-t-il, il faut se convaincre de ce qu’aucune formation n’est définitivement acquise et, en conséquence, faire preuve d’humilité pour apprendre encore et encore. En cela, la diversité de leurs origines doit être un atout à exploiter pour élargir leurs horizons de connaissances. En outre, c’est à un cours magistral que se livrera le président de la Cour constitutionnelle relativement à la connaissance de son institution et de la procédure suivie devant elle. Ceci parce que, avertit-il, de plus en plus d’actions seront portées devant le juge constitutionnel dans les années à venir.Enfin, il exhorte les responsables du CIFAF et les avocats en général, à s’ouvrir à d’autres horizons pour élargir leurs domaines de compétence et d’intervention, afin d’être en phase avec la globalisation du monde.